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Guide de 12 lignes directrices pour un dialogue sur les questions interculturelles

Par Mathew Zachariah

Traduction par Marilynn Paquette

Beaucoup de discours nous entourent de nos jours, clamant que la mondialisation est un tourbillon qui nous aspire tous, et que toute la force de la mondialisation nous rendra tous monoculturels. Cependant, on nous dit que si la population mondiale d’aujourd’hui se chiffrait à 1 000 personnes, notre village planétaire se révèlerait un endroit où il y aurait une diversité culturelle complexe. Ce village se composerait de 584 Asiatiques, 124 Africains, 95 Européens, 84 Latino-Américains, 55 Soviétiques de l’ancienne Union (Lituaniens, Lettons, Estoniens et autres groupes nationaux), 52 Nord-Américains et 6 Australiens et Néo-Zélandais. Nous aurions probablement de la difficulté à communiquer parce que 165 personnes parleraient mandarin, 86 parleraient anglais, 83 parleraient hindi ou ourdou, 64 parleraient espagnol, 58 parleraient russe, 37 utiliseraient l’arabe et les autres 507 parleraient plus de 200 langues et des centaines de dialectes. Dans ce village de 1000 personnes, on compterait 329 chrétiens, 178 musulmans, 132 hindous, 60 bouddhistes, 45 athées, 3 juifs et 253 individus appartenant à d’autres religions du monde (Meadows, 1992).

La vie dans un tel village présente des raisons intéressantes d’apprendre à s’entretenir de manière respectueuse avec des gens ayant des origines différentes. Nous devons le faire non seulement pour maintenir la paix et la civilité, mais aussi parce que conserver les ressources sur lesquelles nous dépendons demandera inévitablement la coopération. Les théories variées de la modernisation qui ont dominé pendant les cinquante dernières années ont assumé, implicitement et explicitement, que les cultures traditionnelles se convertiraient toutes, finalement, au modèle de développement de l’Ouest, fondé sur la croissance économique continue et sur l’exploitation vorace des ressources naturelles. Cependant, la reconnaissance grandissante des limites écologiques indique clairement qu’il n’est ni possible, ni désirable de continuer à poursuivre un modèle de développement de l’Ouest pour nous tous. Nous commençons à accepter, quoique de manière hésitante, que nous avons beaucoup à apprendre à propos des autres cultures qui deviennent de meilleurs conservateurs de notre biosphère. Un tel apprentissage ne peut venir que d’un dialogue interculturel sincère.

J’ai trouvé utiles ces lignes directrices malgré le fait qu’elles soient élémentaires. Dans mon enseignement, je les ai utilisées en tant que point de départ qui mène éventuellement à des considérations plus complexes.

1 Les cultures et les sous-cultures de toute société sont basées sur une série plus ou moins grande de valeurs, de croyances et d’attitudes de sorte que des modèles couramment observés de pensées et d’actions ont un sens pour la plupart des membres de ces groupes culturels la majeure partie du temps. Cette déclaration est aussi vraie pour les cultures d’Amérique du Nord que pour celles au Zimbabwe.

2 Ne voyez pas les cultures des endroits éloignés – ou ici les cultures ou les sous-cultures dans notre communauté avec lesquelles nous n’avons pas de contacts prolongés – comme étant impénétrables ou exotiques. Ils sont vus ainsi dans la plupart des cas en raison de nos connaissances ou de notre compréhension limitée de leur mode de vie. Considérez particulièrement les bases écologiques et économiques de plusieurs pratiques culturelles. En d’autres mots, évitez l’égocentrisme : ce qui est : décrire, glorifier ou condamner en nous basant sur les standards apparemment plus élevés de notre culture ou de notre sous-culture.

3 Toutes les cultures et les sous-cultures, même celles qui semblent très attachées à leurs traditions, sont en constant changement. Il est important de reconnaître les éléments de continuité dans une culture pendant qu’elle s’adapte à des changements plus ou moins grands.

4 Chaque culture possède ses forces, qui l’amènent à survivre et à prospérer, et ses faiblesses qui la propulsent dans les difficultés persistantes ou même dans les désastres. Explorez les deux.

5 Chaque culture possède des membres qui ont des points de vue réfléchis à propos des problèmes de leurs cultures et des façons de les régler. Considérez-les.

6 Lorsque vous examinez les nombreux problèmes de cultures qui ne vous sont pas familières, déterminez s’il y a ou non des problèmes semblables dans votre culture. Une telle explication s’avère être un bon antidote à l’arrogance culturelle. Ne cédez jamais à la tentation de voir les cultures comme des problèmes en attente d’être résolus afin qu’elles puissent mieux fonctionner alors que nous définissons « mieux ».

7 Presque toutes les cultures peuvent améliorer la manière dont elles traitent ses propres membres, en particulier les minorités et les femmes ainsi que les étrangers à ses portes. Des déclarations et des engagements proclamés à l’international depuis 1945 procurent des critères importants, s’ils sont abstraits, selon lesquels toutes les cultures finiront par s’y intéresser. Ils sont également des objectifs selon lesquels les gens peuvent veiller.

8 N’utilisez pas la couleur de la peau pour juger le comportement d’un individu ou d’un groupe, ou pour attribuer une supériorité morale ou une intelligence plus grande aux groupes en fonction de la couleur de leur peau, de leur clan ou leur caste ou de leur groupe ethnique.

9 Les êtres humains peuvent atteindre la satisfaction, le bonheur et la sagesse dans toutes les cultures, indépendamment de leur niveau d’accomplissement scientifique ou technique. Les gens peuvent apprendre de ces trois questions d’autres cultures.

10 Les réussites et avancées technologiques de toute culture doivent être évaluées non seulement en termes de bénéfices écologiques et humains, mais également en termes de coûts.

11 Il est important d’être respectueux des croyances et des points de vue différents des nôtres.

 

12 Il est important de posséder de l’intégrité personnelle, un sens de l’humour et le sens de la responsabilité lorsque nous travaillons avec des gens ayant une autre culture.

 

Il y a quatre points que nous devons conserver en mémoire lors de l’utilisation de ce guide. Premièrement, il est très important d’écouter et d’observer les autres cultures avec sensibilité et en laissant de côté nos croyances ancrées. Deuxièmement, il est nécessaire d’être patient avec une personne et les autres alors qu’elle apprend et désapprend. Troisièmement, ces lignes directrices ne sont pas faites pour appuyer des formes extrêmes de relativisme dans la compréhension des autres cultures ou l’acceptabilité dénuée de toute critique de toutes les valeurs de toutes les cultures. Elles sont seulement rédigées pour garantir que les points de vue d’une personne ne sont pas seulement une réflexion de préjudice et d’ignorance. Finalement, ces lignes directrices ne doivent pas être tenues de garantir l’unanimité des points de vue. Cependant, elles peuvent créer un meilleur climat pour un dialogue civilisé à propos des similarités et des différences ainsi qu’une appréciation appropriée.

 

[AS1]Soit référencer quand cet article a été écrit ou trouver les statistiques actuelles.  Cette leçon est la même si les statistiques ne sont plus d’actualité, mais la période doit être mentionnée s’il est impossible de trouver des chiffres plus récents. http://populationpress.org/2014/04/21/if-the-world-were-a-village-of-1000-people-by-donella-meadows/

Semble être d’où viennent ces statistiques originales, lesquelles ne semblent pas être en référence avec l’original. Peut être laisser ici ou ajouter une remarque pour compléter la reference.

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Mathew Zachariah a pris sa retraite de l’Université de Calgary après y avoir enseigné et fait de la recherche pendant 40 ans. En tant que professeur émérite, il continue d’être actif dans le dialogue interculturel et interreligieux afin de promouvoir le respect.

Marilynn Paquette est traductrice à Sherbrooke, au Québec. Elle a terminé son baccalauréat en traduction professionnelle à l’Université de Sherbrooke en avril 2015 et se passionne pour la littérature et le piano.

Ce qui précède est une traduction d’une version mise à jour « Twelve Guidelines for Dialogues About Intercultural Issues » qui a été publié en Green Teacher 54, Hiver 1997-1998.

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