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Jusqu’au bout du rêve (Et autres mythes de la salle de classe en plein air)

Créer une salle de classe en plein air bien utilisée requiert plus que des bancs et des arbres qui attirent les papillons.

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Par Karan Wood

Traduction par Jocelyne Dickey

Mythe #1 Si vous le construisez, ils viendront.– Comme le raisonnement du vieux film Jusqu’au bout du rêve (Field of Dreams),  plusieurs personnes assument que si on construit des salles de classe en plein air, les enseignants s’y précipiteront.
Mais quand les bénévoles de l’école primaire de  Frey  à Acworth, Georgia visitèrent des écoles pour obtenir des idées pour un programme d’éducation en plein air, ils notèrent un patron inquiétant. Plusieurs des installations paraissaient négligées et abandonnées. Les sentiers étaient envahis par la végétation, les kiosques délabrés et les cultures étranglées par les mauvaises herbes. Plus important, on n’y voyait aucun étudiant. Déterminés à découvrir si les classes en plein air étaient désirées ou nécessaires avant d’investir temps et énergie dans leur construction, ils distribuèrent un sondage d’opinion au corps enseignant de Frey : les résultats se révélèrent surprenants.

Même si plusieurs enseignants exprimèrent un intérêt pour des sentiers de randonnée, il n’y avait pas beaucoup d’intérêt pour enseigner en plein air. Quelques répondants indiquèrent que des activités telles que la chasse aux têtards et la rédaction d’un journal en plein air faisaient partie de leur routine. Mais la des enseignants considéraient les zones vertes comme un lieu pour se promener et fabriquer des objets d’artisanat avec les ressources naturelles, activités extracurriculaires pour lesquelles ils n’avaient pas le temps.

Plusieurs exprimèrent toute une gamme de préoccupations sur l’enseignement en plein air, allant du manque de pertinence jusqu’à des inquiétudes au sujet du lierre vénéneux, des abeilles et des guêpes, des tiques, des ours, des animaux enragés et des enfants difficiles à contrôler. Presque tous ceux qui répondirent au sondage convinrent qu’il y avait nécessité d’améliorer l’accès à l’espace naturel non développé de l’école, qui était à l’autre bout d’un ruisseau. La demande la plus importante fut la construction de ponts, de sentiers et de postes d’apprentissage. Mais les enseignants avertirent qu’ils auraient besoin d’entraînement, d’appuis et de matériel d’enseignement avant d‘utiliser de telles installations.

Avec les résultats du sondage en mains, le comité environnemental de l’Association des parents, des enseignants et des élèves de Frey (PTSA) se proposa de convertir chaque proposition ou problème perçu en un but, d’établir des priorités en accord avec les réponses obtenues et de créer un programme d’éducation en plein air effectif. Des spécialistes locaux, incluant un sylviculteur et un éducateur environnemental parcoururent la propriété et aidèrent à créer un plan directeur sur la base des pétitions les plus importantes.

Pour faciliter la gestion de ce plan directeur, les bénévoles le divisèrent en petites parties, chacune consistant en un projet qui avait un début et une fin clairs, qui pouvait être complété par des bénévoles inexpérimentés et produirait un résultat tangible à court terme. L’idée était de créer des opportunités irrésistibles pour que les bénévoles travaillent dans des projets visibles et durables. L’éventail de projets incluait : monter une station climatique éolienne, construire des bancs-tables convertibles pour une salle de classe en plein air, semer des arbres indigènes pour attirer la vie sylvestre, construire un pont au-dessus du ruisseau, installer un kiosque et des panneaux ainsi que des chemins illuminés.

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Le type de banc le plus populaire construit par les bénévoles se convertit ingénieusement en table quand on le déplie vers le haut et qu’on le fixe.

La description des projets fut publiée dans une « liste de souhaits » envoyée aux organisations de services communautaires, dans l’espoir que ces groupes agissent en tant que bénévoles.

Un groupe de parents et d’enseignants commencèrent rapidement à aborder les projets de la liste, mais impliquer la communauté releva davantage du défi ─ jusqu’à ce que le journal local publie la photo d’un scout de rang Eagle martelant joyeusement le sentier d’un kiosque, Les scouts commencèrent à apparaître à la porte de l’école cherchant à appuyer des projets communautaires. Au cours de la deuxième année, sept projets démarrèrent en même temps.

Une quincaillerie locale, une banque et un magasin départemental d’escomptes demandèrent aussi à participer aux projets, pour lesquels ils contribuèrent en matériaux, équipements et employés bénévoles.  Les fonds donnés par les parents furent utilisés pour acheter des matériaux.

Les nouveaux ponts et les chemins permirent aux étudiants de marcher dans la forêt et éliminèrent plusieurs inquiétudes des enseignants au sujet de la rencontre avec des insectes, des animaux sauvages ou que les élèves se perdent. Les groupes scolaires commencèrent à s’aventurer plus fréquemment à l’extérieur.

Mais la majorité des enseignants se sentaient encore hors de leur élément dans les bois. La solution résida dans l’entraînement des enseignants ─ (Projet l’Arbre d’apprentissage, projet Sauvage et projet Mouillé)  ─ dans la nature autour de l’école. Ces entraînements sont enseignés partout en Amérique du Nord par des bénévoles qui sont payés uniquement pour le livre que les participants reçoivent, augmentent le répertoire des activités éducatives des enseignants et confèrent une unité de développement professionnel. Ces cours impliquent des activités d’apprentissage interactives intéressantes et adaptées pour le secondaire (K-12).  Le directeur de Frey organisa des journées d’entraînement et les ressources pour que chaque enseignant puisse être certifié dans un ou plusieurs de ces cours d’éducation environnementale.

Pour que les enseignants se sentent encore plus à l’aise à l’extérieur, le comité environnemental les attira dans le bois avec des activités festives comme des pique-niques dans les coins les plus reculés des espaces naturels. Mais l’idée d’enseigner en plein air était difficile pour les enseignants qui craignaient de perdre le contrôle des étudiants ou qui étaient préoccupés par le fait de se retrouver au milieu d’une activité et de devoir empaqueter tout le matériel si un des enfants devait aller aux toilettes.

Plusieurs enseignants n’avaient ni le temps ni l’argent pour se procurer les matériaux dont ils auraient besoin pour implanter les activités apprises dans les projets Mouillé, Sauvage et l’Arbre d’apprentissage. Ils se sentaient aussi intimidés par la logistique pour transporter les matériaux, préparer la classe à temps et nettoyer après la fin de l’activité en plein air.

Avec un peu d’ingéniosité, les solutions à ces problèmes se révélèrent relativement faciles et économiques. Les parents donnèrent le matériel que les enseignants pouvaient utiliser en plein air, incluant des chariots pour transporter les matériaux dans les sentiers, les sifflets pour regrouper les étudiants, des cônes pour délimiter les aires d’activité, des trousses de premiers soins. Les scouts montèrent un hangar de stockage et installèrent des toilettes portables dans le bois.

Le plus important, au moins un adulte bénévole fut recruté dans chaque classe pour accompagner l’enseignant et les étudiants durant les activités éducatives en plein air, incluant la préparation avant la classe, le nettoyage après les expériences, le jardinage etc. et occasionnellement accompagner un enfant aux toilettes. Ces vaillants bénévoles furent appelés « les parents de la terre » et reçurent un entraînement d’une demi-journée. Ils étaient disponibles durant toute l’année quand on avait besoin d’eux. Leur disponibilité motiva plusieurs classes à s’aventurer à l’extérieur pour organiser des activités éducatives.

Après avoir terminé la majorité des projets inclus dans le plan directeur original, le comité environnemental effectua une nouvelle enquête auprès des enseignants. Ce ne fut pas une surprise quand ils réalisèrent que la demande numéro un fut d’organiser plus d’activités en plein air. L’inattendu fut la conception des enseignants sur une salle de classe en plein air. La majorité s’imaginait une salle d’enseignement au milieu du bois avec des rangées de bancs fixes, un podium devant et un tableau de papier sur un chevalet. Et quand on leur demanda comment ils utiliseraient la salle de classe en plein air, contradictoirement ils mentionnèrent des recherches sur des écosystèmes variés, des jeux de simulation qui requéraient des aires ouvertes, des expériences et des observations qui nécessitaient des tables.

Se basant sur cette rétroaction, le comité environnemental rejeta l’idée de scènes couvertes, d’amphithéâtres et de structures compliquées et favorisa des stations d’apprentissages simples. La majorité des salles de classe extérieures se trouvent dans des lieux dégagés, suffisamment grands pour recevoir une ou deux classes et utilisent des roches comme sièges ou des bancs. (Les enseignants qui avaient des résistances à amener leurs étudiants en plein air commentèrent que c’était moins intimidant de le faire avec une autre classe). Le type de banc le plus populaire construit par les bénévoles se convertit en une table quand on le déplie vers le haut et qu’on le fixe. Ce banc a une surface idéale pour que les étudiants réalisent des expériences et des recherches et il est rapidement devenu un modèle standard pour les salles de classe extérieures de Frey1

 

Mythe #2 Tout ce que je dois savoir se trouve dans les livres.– De nos jours, peu d’écoles dépendent uniquement des livres pour l’enseignement des sciences, mais qui aurait pu imaginer que même les livres les plus actuels ne contiennent pas toute l’information requise pour le plan d’étude de plusieurs écoles? La construction des nouvelles salles de classe en plein air, jointe à l’acquisition de nouveaux livres scientifiques généra de grands changements dans le style d’enseignement de l’école primaire Frey. Les enseignants découvrirent que la corrélation entre le plan d’étude étatique et les nouveaux livres de sciences était aussi faible que 30% pour un niveau donné et dans le meilleur des cas de 70%. Ceci signifiait que tout enseignant dépendant uniquement des livres de sciences et des activités décrites dans ces livres ne couvrirait pas les thèmes de grande importance requis par le curriculum et qu’il enseignerait même des concepts que l’État assigne à d’autres niveaux d’étude. Les enseignants avaient besoin d’activités scientifiques pratiques pour rencontrer les standards requis et ne pouvaient dépendre uniquement des livres.

Chaque trousse d’étude correspond à un programme pour un niveau déterminé et consiste en un sac à dos en plastique transparent comprenant des instructions plastifiées pour mettre en œuvre les activités d’études pratiques, tout le matériel nécessaire

Chaque trousse d’étude correspond à un programme pour un niveau déterminé et consiste en un sac à dos en plastique transparent comprenant des instructions plastifiées pour mettre en œuvre les activités d’études pratiques, tout le matériel nécessaire

Pour combler les différences entre les livres de texte et le plan d’étude et pour fournir des activités pour les classes en plein air, on créa des trousses d’étude sur le terrain. Chaque trousse d’étude correspond à un programme pour un niveau déterminé et consiste en un sac à dos en plastique transparent comprenant des instructions plastifiées pour mettre en œuvre les activités d’études pratiques, tout le matériel nécessaire pour enseigner à une classe de 32 élèves et des questions pour discuter la leçon.

Créer ce matériel d’étude pour les activités en plein air fut un travail d’amour pour plusieurs années. En utilisant le curriculum étatique en sciences pour chaque niveau, les enseignants identifièrent les standards pour lesquels le livre donne des leçons pratiques et remplirent les sacs à dos correspondants avec des instructions et du matériel. Pour le reste des standards, les enseignants choisirent les investigations favorites utilisées au cours de leurs années d’expérience en classe et créèrent des trousses basées sur ces activités.

Pour les lacunes subsistantes, le comité environnemental révisa en détail les projets Mouillé, Sauvage et Arbre d’apprentissage ainsi que d’autres sources pour retenir les investigations qui correspondaient le mieux aux standards. Lorsque nécessaire, ils développèrent de nouvelles activités, Durant une période de trois ans, ils complétèrent les trousses d’étude sur le terrain pour virtuellement couvrir tous les standards en sciences du primaire (K-5). Inspirés par la nouvelle réforme éducative qui utilise l’environnement comme « contexte d’apprentissage intégral », les enseignants de Frey créèrent aussi des trousses d’étude sur le terrain pour les études sociales, les mathématiques, les arts du langage et les études interdisciplinaires.

Le défi suivant fut d’organiser le matériel d’étude en un système cohérant et facile à utiliser. Bien que l’école accueille beaucoup de personnes, l’espace d’entreposage était limité. Les enseignants firent de la place pour que les menuisiers puissent installer des crochets sur les murs. Maintenant, les trousses sont suspendues dans des sacs à dos transparents identifiés et ordonnés selon l’ordre du curriculum standard pour chaque degré. Un système de réservation assure le suivi des trousses et les enseignants évaluent leur efficacité chaque fois qu’ils les utilisent. Les parents de la terre inspectent les trousses utilisées, remplacent le matériel et attachent des étiquettes pour indiquer qu’elles sont prêtes à être utilisées une autre fois. Un dynamique professeur de sciences de l’université étatique de Kennesaw forma les enseignants de Frey sur la façon de faciliter les investigations pratiques. Lors de ces ateliers, les enseignants utilisèrent les trousses d’étude correspondant au niveau qu’ils enseignaient. Un des critères les plus importants pour déterminer si les enseignants mettraient en œuvre les investigations pratiques fut leur familiarité avec les trousses d’étude.

Lorsque les enseignants prirent de l’expérience en utilisant les trousses d’étude, ils commencèrent à identifier la clé du processus d’investigation,  une notion contraire à l’intuition : pour expliquer complètement un concept avant que l’investigation de l’étudiant ne commence ou pour démontrer ce qui est supposé arriver avant de permettre aux étudiants d’expérimenter par eux-mêmes, prend place le processus de découverte qui procure des bénéfices intellectuels et de l’enthousiasme.

Pour cette raison, les trousses d’étude sur le terrain furent créées de telle sorte que les activités de l’étudiant sont guidées au début, puis sont suivies d’une session de questions.

C’est aussi pourquoi les trousses contiennent assez de matériel pour engager chaque étudiant dans une activité pratique et assurer ainsi qu’un enfant ne soit pas seulement un spectateur.

Également important, les trousses d’étude sur le terrain offrent des investigations authentiques et non pas artisanales. La différence n’est pas facile à distinguer au début, quand chacune peut être considérée « activité pratique ». Par exemple, le collage en pâte posé sur une assiette de papier pour représenter les composantes du cycle de l’eau (ou n’importe quel autre processus) est un travail artisanal basé sur une connaissance préalable. Essayer de faire pleuvoir à l’intérieur d’une bouteille de plastique transparent en utilisant de l’eau, de la glace et une source de chaleur est une authentique question d’investigation. D’autres investigations réalisées par les étudiants en utilisant les trousses d’étude sur le terrain en sciences vont de l’extraction de la chlorophylle, aux tests de qualité de l’eau, le modelage d’empreintes d’animaux, la construction de machines simples et la recherche de fossiles. Les enfants dont l’expérience préalable en plein air se limitait à fabriquer des mangeoires d’oiseaux en cônes de pin utilisent maintenant des tableaux de flux de données pour créer et gérer l’érosion, attrapent des insectes pour enregistrer des processus vitaux, établissent des modèles à grande échelle du système solaire, reconstruisent les réseaux d’alimentation pour les hiboux en disséquant les boulettes régurgitées et font décoller des fusées pour observer des réactions chimiques.

En utilisant les trousses d’étude sur le terrain interdisciplinaires, les étudiants calculent la hauteur des arbres, font et mangent des biscuits sur les terrains de l’école comme les soldats de la Guerre civile le firent, jouent à la crosse pour apprendre sur la vie des Cherokee, tracent des cartes des espaces naturels et écrivent de la poésie.

Si les enseignants de Frey considérèrent un moment l’éducation en plein air comme quelque chose d’extracurriculaire sans importance, ils n’ont plus cette perception après que les trousses d’étude sur le terrain furent créées et les classes en plein air mises en place.

 

Mythe #3 : Une fois en mouvement, un programme d’éducation en plein air a tendance à demeurer en mouvement.

On peut penser qu’après une minutieuse investigation, l’obtention du financement et la création d’un programme d’éducation en plein air,  maintenir actif ce programme serait facile. Cependant, maintenir une initiative éducative en mouvement résulte parfois plus difficile que de la commencer.  Quiconque a développé un programme innovateur et a ensuite sollicité du financement pour le supporter a dû affronter la question : « Comment votre programme sera-t-il durable? ». On pourrait aussi lui demander : « Comment allez-vous maintenir au travail votre machine à mouvement perpétuel? »

Les enseignants  et bénévoles de Frey se rendirent compte rapidement que rien ne dure éternellement. Même les jardins les mieux entretenus laissent pousser la mauvaise herbe et les sentiers disparaissent sous les ronces au long de l’été; les trousses d’étude sur le terrain sont mêlées et désorganisées avec l’usage; le personnel clé et les bénévoles quittent et sont remplacés par du personnel qui peut-être n’a pas d’affinité avec l’éducation en plein air.

La maintenance des sentiers et des classes en plein air est l’un des plus grands défis quotidiens. L’équipe des terres du district scolaire, en dépit d’une surcharge de travail et du manque de personnel, coupe gratuitement le gazon de certaines aires de classe en plein air à Frey. Des membres d’une force volontaire appelée F.R.O.G.S. (amis des espaces verts) arrosent la pelouse, étendent des engrais et aident à entretenir les aires naturelles de l’école. Une des initiatives les plus réussies de F.R.O.G.S est le programme Adopte un endroit, à travers lequel des familles, des groupes scolaires, des gens d’affaires et des bénévoles entretiennent une classe en plein air ou une partie d’un sentier durant toute l’année selon leur propre calendrier. En échange, le nom et la photo des adoptants sont signalés sur le site qu’ils ont entretenu.

Organiser un événement spécial dans les zones scolaires fournit la motivation pour maintenir l’endroit en bonnes conditions. À l’automne 2005 l’école primaire de  Frey a eu l’honneur d’accueillir le symposium de la salle de classe en plein air de tout l’État, parrainé par l’Alliance de l’éducation environnementale de Géorgie. Plus de 250 enseignants, éducateurs informels et bénévoles visitèrent l’école et assistèrent à des ateliers dans les salles de classe en plein air, les sentiers et les jardins  de Frey. Pour préparer ce grand événement, le corps enseignant de Frey et des bénévoles passèrent du temps à frotter les bancs, à refaire le revêtement des sentiers, à clouer des planches et à rendre attirante la zone naturelle, Le résultat fut non seulement une école prête à recevoir du monde, mais surtout en bon état pour l’usage des étudiants.

Par chance, une activité de cette ampleur n’est pas nécessaire pour motiver les bénévoles. Des événements annuels plus simples peuvent avoir le même effet. Par exemple, chaque printemps, les enseignants de troisième année de Frey organisent un « Simple jour des sciences », durant lequel les étudiants se relaient à travers les stations d’apprentissage en plein air pour revoir les concepts de science appris au cours de l’année. Organiser ces stations d’apprentissage oblige les enseignants et les bénévoles à s’assurer que les salles en plein air et les trousses d’étude sur le terrain sont en ordre.

Documenter comment les choses fonctionnent (et pourquoi) fournit aussi la continuité pour les bénévoles et contribue à la  durabilité. Le guide Adoptez un endroit de Frey fournit l’histoire, les photos et les instructions pour l’entretien de chaque salle de classe en plein air, le jardin, les sentiers et le coin de l’espace naturel. Des chemises avec des instructions sur « Comment organiser un Simple jour des sciences »,  « Comment conduire le nettoyage d’une rivière vive » et « Comment coordonner un jour de travail dans une zone naturelle » évitent aux volontaires de réinventer la roue chaque année.

Grâce à l’appui de l’administration scolaire, il a été possible de rendre rapidement performants les nouveaux enseignants et maintenir à niveau les enseignants plus anciens quant à une orientation d’éducation en plein air, chaque année avant le début de l’année scolaire.  Le PTSA et les subventions ont permis d’envoyer des enseignants à des conférences sur l’éducation environnementale et à des ateliers de développement professionnel. Des changements majeurs dans le plan d’étude étatique ont récemment rendu obsolètes quelques trousses d’étude sur le terrain, mais en même temps ont fourni une opportunité pour impliquer plus d’enseignants dans le processus d’adapter, réutiliser, réinventer et créer de nouvelles trousses d’étude sur le terrain.

Plus de 50 écoles ont contacté l’école Frey pour demander de l’aide dans la construction de salles de classe en plein air et la reproduction des trousses d’étude sur le terrain. Plusieurs espèrent pouvoir construire des salles de classe en plein air identiques, copier exactement chaque trousse d’étude sur le terrain et obtenir des résultats similaires. Cependant ils ne doivent pas s’attendre à ce que le programme soit aussi simple que le procédé. Le procédé est désordonné, imparfait et exige beaucoup d’effort. Mais construire des salles de classe en plein air et fournir des trousses d’étude sur le terrain comme un fait accompli, sans demander les idées ou l’apport des enseignants garantit presque à coup sûr que les trousses ne seront jamais utilisées. Il est plus probable que les enseignants acceptent l’éducation en plein air si on leur demande leurs perceptions, leurs besoins prioritaires avant que le programme ne soit mis en place. Il est aussi plus souhaitable pour un programme d’éducation en plein air de désigner un endroit spécifique et de prendre en compte tous les avantages et les limitations de ce site.

Pour cette raison, les écoles qui aimeraient avoir un programme d’éducation en plein air actif peuvent s’inspirer de Frey, mais il serait préférable qu’elles créent leurs propres éléments du programme plutôt que de reproduire servilement les mêmes installations ou leçons.

Après dix ans, le programme d’éducation en plein air n’est pas encore « arrivé ». C’est un travail en marche plein de défauts et d’objectifs incomplets. Une des plus grandes priorités de la liste de l’année est d’adapter les trousses d’étude sur le terrain  pour les apparier aux récents standards étatiques en sciences. Il y a un effort actuel pour créer une rubrique d’évaluation pour chaque trousse et développer des incitatifs pour récompenser les enseignants qui fournissent aux étudiants les meilleurs opportunités pour les investigations. Les bénévoles espèrent augmenter les pages Internet des écoles d’éducation en plein air, garder les leçons des trousses d’étude sur le terrain sur disque pour qu’il soit plus facile de les utiliser et de les partager et créer un bulletin d’information d’éducation en plein air pour les enseignants. On est à développer des activités pour un laboratoire de découverte récemment créé et chaque fois que les enseignants et les assistants assistent à une conférence d’éducation environnementale, ils reviennent remplis de nouvelles idées.

Ces défis et changements sont les bienvenus. Ce sont eux qui maintiennent l’éducation en plein air vivante. Alors, passez par Frey si vous séjournez en Géorgie du Nord : Sentez-vous libres de marcher dans les sentiers, de regarder les trousses d’étude sur le terrain et tirez-en des idées pour commencer un programme d’étude en plein air. Ou encore mieux, partagez vos meilleures idées et vos trouvailles avec les gens de Frey, qui désirent toujours apprendre.

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Karan Wood a travaillé avec des enseignants, des administrateurs, des étudiants et des bénévoles de l’école primaire de Frey à Acworth, Georgia, pour aider à créer des programmes d’éducation en plein air. Pour plus d’information sur le programme, contactez Joyce Piket, Principal, école primaire Frey, 2865 Mars Hill Road, Acworth, GA 30101, (770) 975-6655.

Jocelyne Dickey, biologiste et professeure de biologie et informatique à la retraite, traductrice bénévole depuis 2004, Québec.

Mark Matériaux et instructions pour construire le banc-table convertible en utilisant votre propre bois : www.2x4basics.com/Flip-top-benchtable.asp>
2 Utiliser l’environnement comme contexte intégré pour l’apprentissage, connu comme le modèle EIC, fut développé par The State and Environment Round Table : www.seer.org

Ce qui précède est une traduction de « The Field of Dreams (and Other Outdoor Classroom Myths) » qui a été publié en Green Teacher 79, Été 2006.

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