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La sylviculture enseignée aux enfants

Par Susan Argast et Cheryl Macdonald

Traduction par Denise Latreille

La sylviculture joue un rôle de premier plan dans la vie des gens de la côte Ouest, et elle éveille de façon naturelle la curiosité des élèves. En fait, peu importe où nous habitons sur le globe, notre vie est tributaire des forêts, et nos enfants aiment découvrir les arbres. Ce module éducatif vise à les sensibiliser aux écosystèmes forestiers afin qu’ils puissent mieux les apprécier. Tout au long des activités, les jeunes sont appelés à travailler en groupes coopératifs. L’objectif principal est de leur fournir plusieurs occasions de découvrir les arbres par leurs sens; d’accroitre leurs connaissances sur la biologie et sur l’incidence des forêts dans leur vie quotidienne; de découvrir l’interdépendance entre les plantes, les animaux (humains y compris), le sol, l’eau, l’air et la lumière et de résoudre des problèmes qui impliquent des valeurs et des besoins conflictuels.

Les activités préparatoires

  • Séparez les élèves en groupes de trois. Idéalement, chaque groupe devrait compter un membre ayant une bonne capacité de réflexion, un autre ayant des talents d’animateur et un troisième qui s’entend bien avec ses deux coéquipiers et qui pourra bénéficier de leurs compétence Effectuez une séance de remue-méninges pour identifier les conditions favorables au bon fonctionnement des groupes (par exemple, se parler gentiment, écouter les idées des autres, rester avec le groupe, parler avec douceur mais clairement). Choisissez les meilleures idées et utilisez-les ensuite comme critères d’évaluation.
  • Questionnez les jeunes sur leurs connaissances actuelles des arbres et des forêts. Classez leurs réponses en catégories et notez les mots clés sur des fiches. Distribuez au moins une fiche à chaque enfant. Installez quatre ou cinq bandes de ruban à masquer au tableau, côté collant vers l’extérieur, et invitez les élèves à coller leur fiche sur l’un d’eux. Le premier à placer une fiche dans une catégorie en détermine le nom. À tour de rôle, chacun colle sa fiche en expliquant pourquoi elle appartient à telle catégorie, ou encore, il crée et nomme une nouvelle catégorie et y ajoute sa fiche.

Exemples :

Composantes d’un arbre : écorce, feuilles, tronc, branches, racines

Types d’arbre : conifère (conserve ses aiguilles toute l’année), arbre à feuilles caduques (perd ses feuilles à l’automne)

Produits de l’arbre : papier, bois de charpente, maison, meuble

Animaux de la forêt : oiseaux, chevreuils, ours, limaces

Loisirs : camping, raquette, randonnées

  • Choisissez un boisé comme zone d’étude. Celui-ci ne doit contenir aucun obstacle d’eau, aucun chemin forestier, ni aucune autre source de danger potentiel. Comme la réalisation de ce module implique plusieurs sorties sur le terrain, il est préférable d’opter pour un boisé où il est possible de se rendre à pieds à partir de l’école. Délimitez la zone avec un ruban d’arpenteur. Ensuite, recrutez des parents ou des camarades plus âgés pour accompagner les jeunes lors des excursions.
  • Discutez des règlements à respecter en forêt. Les élèves peuvent marcher dans la forêt pour y découvrir ses secrets, mais ils ne doivent pas oublier qu’ils y sont des visiteurs. La forêt est le lieu d’habitat de plusieurs espèces de plantes et d’animaux et, en tant que visiteurs, les enfants doivent respecter les règles suivantes : ne jamais sortir des sentiers sans permission, ne rien prendre ou toucher sans permission, ne rien endommager ou détruire, tenter de faire le moins de bruit possible ─ on ne sait jamais ce qu’on peut voir ou entendre en demeurant silencieux.

Les activités sensorielles

Pour les activités sensorielles suivantes, les élèves doivent fabriquer une petite brochure intitulée Les bruits de la forêt, ses textures, ce qu’on t voit pour consigner leurs observations, ou encore réserver des pages de leur journal à cet effet.

L’ouïe

Pour réaliser cette activité, chaque groupe doit se choisir un endroit dans la forêt à l’intérieur d’une zone délimitée. Invitez ensuite les enfants à y demeurer assis en silence pendant dix minutes, période durant laquelle ils doivent être attentifs aux bruits ambiants et les consigner dans leur brochure ou leur journal. Si possible, enregistrez une bande sonore durant cette période. Ensuite, les groupes doivent compiler et classer les bruits qu’ils ont répertoriés (bruits de l’école, de la ville, des arbres, des oiseaux). De retour en classe, les groupes comparent leurs listes entre eux. Si une bande sonore a été enregistrée, faites-la jouer et tentez d’en identifier les sons. Encouragez également les jeunes à exprimer la manière dont ils se sont sentis, assis en silence dans la forêt. Répétez cette activité afin de comparer les bruits dans différentes conditions météorologiques (pluie, neige, brise légère, journée ensoleillée).

Le toucher

Lors de cet exercice, les membres des trios feront à tour de rôle une marche à l’aveugle à l’intérieur d’une zone en forêt clairement délimitée.

  1. Chaque groupe choisit celui qui aura les yeux bandés; les deux autres serviront de guides et amèneront leur coéquipier près d’un arbre de leur choix.
  2. Celui qui a les yeux bandés prend quelques minutes pour toucher les feuilles ou les aiguilles de l’arbre, son écorce, ou encore les plantes qui poussent sur l’arbre ou autour de lui.
  3. Les guides doivent ensuite ramener leur coéquipier au point de départ, lui retirer son bandeau et lui demander d’essayer de retrouver l’arbre qu’il a touché.
  4. Une séance de remue-méninges avec toute la classe permettra de trouver des mots pour décrire différentes textures (rugueux, lisse, doux). Ensuite, lors d’une sortie en forêt, les élèves pourront toucher des objets et les classer selon leur texture.

Exemples :

Rugueux : sol, écorce

Lisse : roches, feuilles

Duveteux : mousse

Piquant : aiguilles, frondes de fougère, cônes

  1. En classe, placez des objets provenant de la forêt dans une boîte « Je touche, je sens ». Faites-la parmi les élèves afin qu’ils touchent aux objets, les décrivent et tentent de les identifier. Classez les objets selon qu’ils sont vivants ou non. Pour aiguiser davantage leur sens du toucher, encouragez les enfants à faire leur propre boîte et à répéter l’activité avec leurs camarades.

La vue

  • Fabriquez des « jumelles » en collant deux rouleaux de papier vides avec un ruban adhésif. Une fois en forêt, les jeunes peuvent utiliser ces jumelles pour limiter leur champ de vision à seule composante d’un arbre (écorce, feuilles ou aiguilles, cônes, branches, lichen ou mousse). Une même composante peut être observée de très près et de très loin. Invitez un membre de chaque groupe à décrire en détail ce qu’il voit à travers les jumelles pendant que ses coéquipiers essaient de repérer cet objet.
  • Amenez les élèves à voir la forêt d’une autre perspective en leur demandant de :
    • se coucher au sol et regarder vers le ciel. Ils peuvent aussi se recouvrir de feuilles mortes pour avoir l’impression de faire partie intégrante du sol.
    • demeurer immobiles et silencieux durant quelques minutes et d’observer les troncs d’arbres, les branches, les feuilles et les aiguilles, le soleil à travers le couvert forestier, les oiseaux, etc.
    • partager et noter leurs observations et de discuter de leurs expériences.
    • dessiner ou de peindre une image de la forêt vue du sol, ou encore de rédiger un texte dont le narrateur est un objet au sol, lors du retour en classe. Par exemple : « Je suis un grain de terre en forêt. Comme il est agréable de sentir la chaleur percer la verte canopée. Je lève le regard vers les longs troncs d’arbre bruns à l’écorce fissurée et j’aperçois un merle dans son nid, sur une branche au-dessus de moi. »
  • demandez aux jeunes de dessiner au fusain, de mémoire, un arbre situé dans la cour d’école. Ensuite, sortez avec vos élèves afin qu’ils puissent observer les fissures de l’écorce, la couleur des feuilles et la forme et la structure des branches de cet arbre qu’ils redessineront ensuite en tenant compte de leurs nouvelles observations.
  • après avoir rappelé aux élèves les principales formes géométriques, amenez-les en nature afin qu’ils trouvent des objets qui correspondent à ces formes. Incitez-les à dessiner leurs trouvailles ou à simplement les décrire. Lors de différentes excursions, ils devront repérer des formes et des couleurs qui se répètent (la structure des branches dans les arbres, la structure des feuilles sur les branches, le motif circulaire des fleurs, la couleur des fleurs).
  • Ramassez dix objets dans la forêt (cônes, brindilles, écorce morte, feuilles, graines, frondes de fougère, baies). Exposez-les devant les enfants pendant 25 secondes, puis dites-leur de ramasser, de mémoire, les mêmes objets. Rappelez-leur qu’il ne faut rien prendre dans les arbres ni dans les plantes et ne rien arracher; tout ce qu’ils ramassent doit déjà être tombé au sol.

L’odorat

  • Rassemblez de petits morceaux de bois à essence aromatique, tels que du cèdre et du pin, afin que les élèves essaient de les identifier à leur senteur.
  • Montrez-leur des photos et des peintures d’arbres et de forêts en leur posant les questions suivantes : Si vous étiez dans cette image, qu’est-ce que vous seriez susceptible de sentir? d’entendre? de voir? De toucher?

L’adoption d’un arbre

Maintenant que les jeunes ont eu l’occasion d’explorer les arbres par leurs sens, demandez à chaque groupe de se choisir un arbre et de « l’adopter ». Plusieurs des activités réalisées tout au long de l’année porteront sur ces arbres. Par exemple, les enfants pourront :

  • créer une brochure intitulée L’arbre que nous avons adopté, dans laquelle ils noteront les renseignements suivants :
    • à quoi ressemble-t-il (taille, forme et couleur des feuilles, couleur et apparence de l’écorce)?
    • est-il vivant ou mort? Sur quoi cette affirmation s’appuie-t-elle?
    • quels sont les bruits qui s’en échappent?
    • quelle est son odeur? Est-ce que toutes ses parties sentent la même chose?
    • quels êtres ou choses en dépendent?
    • de quoi a-t-il besoin pour survivre?
    • quelle est sa circonférence?
  • mesurer la hauteur de leur arbre à partir de son ombre. En se faisant aider de parents ou de compagnons plus âgés, ils doivent mesurer la longueur de l’ombre d’un élève et la longueur de l’ombre d’un l’arbre. Ensuite, ils doivent calculer le ratio entre la grandeur réelle du jeune et la longueur de son ombre. Par exemple, si un enfant de 1,5 mètre projette une ombre de 2,5 mètres, le ratio est de 1,5:2,5 ou de 0,6:1. Donc, un arbre dont l’ombre est de 20 mètres mesure 12 mètres.
  • dîner sous leur arbre en portant attention à leur environnement. Quels sont les animaux qui s’y aventurent? Quelles sont leurs impressions?
  • aller visiter leur arbre à différents moments de l’année pour observer les changements qui surviennent au fil des mois. Ces visites peuvent mener à des activités telles que la fabrication d’un tableau progressif montrant l’arbre et son environnement tout au long de l’année ou la création d’un folioscope illustrant les métamorphoses qui s’opèrent chaque saison.

Les composantes de l’arbre

Les activités suivantes permettent aux élèves d’explorer les diverses composantes de l’arbre et de leurs fonctions

Les racines

  • Demandez aux jeunes de semer une graine dans un pot contenant de l’eau et une graine dans un pot contenant de la terre, puis de suivre l’évolution des deux plants et d’émettre une hypothèse sur l’une des fonctions des racines et de la terre.
  • Faites-leur examiner la taille du tronc et des branches d’un buisson et tenter de deviner la grosseur de ses racines. Déterrez délicatement les racines d’un petit arbuste afin que vos élèves les observent et discutent de leurs différentes fonctions.

Le tronc

  • Pour démontrer aux enfants une des fonctions du tronc, mettez du colorant alimentaire dans de l’eau et déposez-y une branche de céleri. Vous pouvez aussi faire tremper de petits copeaux de cèdre dans du colorant alimentaire durant 24 heures, puis les fendre pour observer le résultat.
  • Faites-leur examiner l’écorce d’un arbre, notamment l’orientation, la longueur et le motif de ses fissures. L’écorce ou la « peau » de l’arbre ne s’étire pas à mesure qu’il grossit, elle se fissure. Les élèves peuvent dessiner et comparer l’écorce de différentes essences, puis identifier ces arbres par l’écorce à l’aide d’un guide d’identification des arbres.
  • Expliquez aux jeunes que la croissance d’un arbre varie selon la quantité d’eau qu’il reçoit. Elle est donc plus rapide au printemps et ralentit en été. La couleur de l’anneau de croissance qui s’ajoute à chacune de ces saisons varie également; l’anneau du printemps est pâle et celui de l’été est foncé. Lorsqu’un arbre est abattu, on peut donc déterminer son âge en comptant les anneaux pâles ou les anneaux foncés.
  • Apportez une rondelle de tronc d’arbre (coupe transversale) en classe afin que les enfants puissent :
    • déterminer l’âge de l’arbre au moment où il a été abattu en procédant au dénombrement des anneaux, soit les pâles ou les foncés.
    • épingler une ficelle sur chacun des anneaux dénombrés.
    • fixer une étiquette à l’autre extrémité de la ficelle et y inscrire l’année de croissance ainsi que quelques évènements survenus dans votre communauté cette année-là.

Les feuilles

  • Recouvrez une plante ou la branche d’un plant d’arbre feuillu d’un sac de plastique. Assurez-vous que le sac est bien fermé et aspirez l’air à l’aide d’une paille. Ensuite, scellez rapidement le sac avec du ruban adhésif. Pendant quelques jours, observez ce qui se passe et formulez des hypothèses sur l’une des fonctions des feuilles. (Le sac se remplira d’oxygène produit par la plante.)
  • Recouvrez la feuille d’un arbre feuillu de papier d’aluminium. Après quelques jours, enlevez le papier et constatez les changements (la feuille jaunira et finira par mourir). Essayez d’en déterminer les causes. Discutez de l’importance de la lumière pour la couleur verte des feuilles et en tant que nutriment pour la plante.
  • Placez un plant dans une armoire obscure et laissez la porte entrouverte. Placez un autre plant en plein soleil. Après plusieurs jours, comparez les deux plants.
  • Disposez des feuilles ou un bouquet d’aiguilles sous un rétroprojecteur pour en examiner le contour, les veines et les motifs. Les jeunes pourront ensuite proposer un système de classification basé sur leurs observations, et identifier les feuilles et les bouquets d’aiguilles à l’aide d’un guide d’identification.
  • Invitez les élèves à classifier les feuilles et les branches d’aiguilles qu’ils auront préalablement ramassées au sol selon leurs couleurs, leurs formes, leurs textures et la façon dont se déploient les petites branches.
  • Demandez-leur de ramasser des feuilles et des bouquets d’aiguilles de quelques essences communes dans votre cour d’écoles ou dans le boisé qui fait l’objet de l’étude. Ils pourront ensuite former des associations « feuille-arbre » et identifier les sortes d’arbres à l’aide d’un guide d’identification.
  • Encouragez les enfants à utiliser des feuilles mortes dans leurs projets d’arts plastiques. Par exemple :
  • empreintes de feuilles par frottement avec un crayon;
  • empreintes de feuilles avec éclaboussures de peinture;
  • empreintes de feuilles avec de l’encre;
  • mobiles fabriqués de feuilles préalablement repassées entre deux papiers cirés;
  • moules de feuilles réalisés avec du plâtre de Paris;
  • carreaux décoratifs fabriqués à partir de carrés de pâte à modeler où l’empreinte d’une feuille a été incrustée. Les carreaux sont ensuite cuits, peints et vernis.

Les graines

  • Lors d’une sortie en forêt, ramassez les graines en balayant le sol d’un bout de laine rugueuse (un vieux bas par exemple). Ramassez également des cônes que vous laisserez sécher en classe jusqu’à ce que les écailles s’écartent. Tapotez ensuite les cônes pour en libérer les graines.
  • Stimulez la germination des graines recueillies en les déposant sur un essuie-tout humide posé sur une plaque à biscuits. La plaque doit être recouverte d’une pellicule plastique et installée dans un endroit chaud et bien éclairé. Incitez les élèves à estimer le temps de germination, puis à observer ce qui se passe. Essayez d’expliquer pourquoi certaines graines ne germeront pas dans ces conditions. Lorsque les pousses apparaitront, ils pourront les mettre en terre et essayer d’identifier ce qui pousse.

Le concept d’interdépendance

  • Demandez à chaque groupe de :
    • faire un jardin, soit dans un grand contenant comme une lèchefrite en aluminium, soit, si possible, dans un espace de jardinage sur le terrain de l’école. Suivre de près la croissance des plantes et en faire une représentation graphique.
    • semer des graines dans différentes conditions, en notant les variables afin de savoir ce dont les plantes ont besoin pour bien se développer. Par exemple, pour des graines semées en terreau et bien arrosées, comparer la croissance de celles exposées au soleil et de celles conservées dans l’obscurité. Pour des graines semées en terreau et exposées au soleil, comparer la croissance de celles qui sont arrosées et de celles qui ne le sont pas.
  • Incitez les groupes à :
    • jouer des scènes dans lesquelles ils démontrent l’interaction entre les organismes vivants et des éléments tels que l’eau, l’air, le soleil et la terre. Par exemple, ils peuvent mimer un animal assoiffé, ou une plante desséchée, qui reçoit de l’eau, ou mimer une plante qui passe de l’obscurité à la lumière. Demander aux spectateurs de décrire comment chaque scène démontre l’importance de ces éléments.
    • classer des aliments courants selon qu’ils proviennent de plantes ou d’animaux. À se poser des questions telles que : Que mangent les animaux? D’où les plantes tirent-elles leur nourriture? Et, au fur et à mesure des discussions, à tracer les liens qui illustrent l’interdépendance entre les animaux, les plantes, l’air, le soleil, l’eau et la terre.
  • Amorcez une séance de remue-méninges sur la composition du sol. Voici les étapes d’une expérience qui pourra aider les élèves dans leur démarche :
    • mesurer 30 centimètres carrés (un pied carré) de terrain et y prélever un échantillon de terre avec une truelle.
    • en noter la senteur, la texture et la couleur.
    • à l’aide d’une loupe, examiner la couche supérieure et, si possible, classer ce qui s’y trouve en catégories telles qu’animaux, plantes, minéraux, matières synthétiques, et ainsi de suite. Il y a entre 1 000 et 10 000 nématodes dans un centimètre cube de terre, alors il y aura surement des spécimens vivants dans leur échantillon. Toutefois, la plupart de ces « monstres » ne sont visibles qu’avec un puissant microscope.
    • installer une lampe à infrarouge au-dessus de l’échantillon et un plateau de glace en dessous pour inciter une quantité intéressante de créatures à remonter à la surface.
    • Réfléchir à des questions telles que : Comment ces créatures se sont-elles adaptées à leur vie souterraine? Qu’y font-elles? Quel est leur rôle dans la forêt?
  • Interrogez les élèves sur ce que deviennent, selon eux, les feuilles, les baies et les insectes qui meurent et restent au sol. Pour répondre à cette question, ils peuvent :
    • ramasser des feuilles mortes à l’automne avec un sac-filet, un sac d’oignons par exemple.
    • après six ou sept mois, déterrer le sac pour regarder ce que sont devenues les feuilles. Pourquoi se sont-elles décomposées?
  • Faites-leur monter un petit spectacle dans lequel ils miment un arbre soumis à des conditions variées telles qu’une brise légère, des vents violents, une pluie fine, un orage ou un feu de forêt; avec un écureuil qui court sur ses branches, un oiseau qui y construit son nid, une personne qui y grimpe; ou encore qu’on plante ou qu’on coupe.

L’incidence des forêts sur notre vie

Réalisez les activités suivantes avec les jeunes pour qu’ils prennent conscience du rôle immense des forêts dans leur quotidien.

  • Séance de remue-méninges. En petits groupes, trouvez des objets fabriqués avec du bois (papier, maisons, jouets, meubles, cabanes dans les arbres, etc.) et réfléchissez aux différentes utilités des arbres (ombre, embellissement, habitat pour animaux, etc.). Réunissez les idées de tous les groupes et dressez une liste exhaustive.
  • Visite d’un chantier de construction de maisons. Lors de la visite, renseignez-vous auprès du constructeur sur les matériaux nécessaires pour construire une habitation, les étapes de construction et l’importance des arbres dans le processus. De retour en classe, classez les matériaux utilisés selon qu’ils sont faits ou non de bois. Établissez la chronologie des étapes de construction (préparation du terrain, excavation, fondation, planchers, murs, toit).
  • Observation d’une scierie mobile en marche. Rendez-vous, avec votre classe, chez quelqu’un qui possède une scie mobile (les enfants ne sont habituellement pas autorisés à entrer dans une scierie) pour observer la transformation d’un arbre en bois d’œuvre. À distance sécuritaire, regardez fonctionner la scie. Interrogez cette personne sur son travail et son point de vue sur l’exploitation forestière. De retour en classe, dessinez un tableau illustrant les étapes de transformation du bois, en accompagnant chaque image d’une légende explicative.
  • Visite d’une pépinière. Il est préférable d’effectuer cette sortie en septembre ou à la fin juin, puisque les aménagistes forestiers qui travaillent en pépinière sont trop occupés durant les autres mois de l’année. Lors de la visite, observez comment se fait la culture de plants destinés à la reforestation. Questionnez l’aménagiste sur son travail et sur le cycle de vie d’un plant : ensemencement, croissance et abattage. De retour en classe, préparez, en groupe, un petit compte rendu de cette visite et faites une représentation graphique du cycle de vie d’un plant.
  • Invention d’un jeu. En groupe, inventez un jeu avec des bâtons, des roches et d’autres objets de la nature. Établissez les règlements et mettez-les à l’épreuve. Ensuite, expliquez le jeu aux autres groupes.
  • Coloriage avec des objets récoltés en forêt. Coloriez des dessins en utilisant des objets de la nature pour faire la couleur. Par exemple, frottez le papier avec du charbon de bois pour le noir, du gazon pour le vert, du bois pourri pour les teintes allant du rouge au brun et de la terre pour les différentes teintes de brun.

La résolution de problèmes et la conservation de la forêt

  • Discutez avec les élèves de questions telles que : À quoi ressemble une forêt en santé par rapport à une qui ne l’est pas? Qu’est-ce qui nuit à la santé des forêts (pluies acides, maladies, infestations d’insectes, coupes sans reforestation, dommages causés aux arbres par le vent ou les humains, déchets abandonnés par les campeurs)? Demandez à chaque groupe de réaliser un tableau illustrant les contrastes entre une forêt en santé et une mal en point.
  • Amorcez une séance de remue-méninges pour trouver des façons de protéger les forêts. À partir de leurs idées, les enfants pourront créer une affiche ou une brochure qui illustre les règles à suivre pour garder nos forêts belles et en santé.
  • Soulevez des problèmes comme ceux mentionnés ci-après et encouragez les jeunes à en discuter d’abord en petits groupes, puis avec toute la classe. Si possible, discutez d’un problème qui existe réellement dans votre milieu.
  1. L’année dernière, les élèves de votre classe ont planté de petits sapins en bordure de la cour d’école. Ils les ont arrosés en temps sec et ont surveillé l’apparition d’insectes nuisibles. La semaine dernière, vous avez remarqué que la plupart des plants avaient déjà grandi de trois ou quatre pouces. En arrivant à l’école ce matin, vous constatez que plusieurs ont été piétinés. Vous ne connaissez pas les coupables, mais vous savez qu’il est temps d’agir pour éviter un désastre. Qu’allez-vous faire?
  2. La ville compte maintenant peu de parcs. Pourtant, lors de sa fondation, il y avait un si grand nombre d’arbres que personne n’a songé, à l’époque, à créer des zones protégées ou des parcs. Vous et vos amis aviez du plaisir à jouer dans le boisé du parc situé au bout de la rue. Hier soir, votre père vous a annoncé que le parc serait transformé en gros chantier de construction. Cette nouvelle le réjouit parce que votre oncle pourra peut-être y trouver un emploi. Vous n’arrivez pas à croire que vous ne pourrez plus aller vous y amuser. Après y avoir bien réfléchi, vous dites à votre père comment vous vous sentez.
  3. Lorsque vous étiez en maternelle, vous avez fait une sortie scolaire dans une pépinière. Vous en avez rapporté un plant d’arbres que vous avez planté dans un endroit idéal de votre cour arrière. Il pousse bien et vous en êtes fier. Toutefois, vos parents ont décidé de construire une remise pour ranger les outils de jardinage et les vélos, là où se trouve votre arbre. D’après vous, y a-t-il quelque chose à faire?
  4. Depuis aussi longtemps que vous souvenez, un aigle vient s’installer au sommet d’un grand arbre de la cour de votre voisin pour repérer ses proies. Votre voisin trouve que l’arbre projette trop d’ombre sur sa propriété. Il a également peur que l’arbre soit déraciné par des vents violents et qu’il tombe : il veut donc l’abattre. Selon vous, que devrait-il faire?
  5. Il y a quelques mois, le terrain vacant au bout de votre rue a été acheté par une famille qui veut y construire une maison. Vous les avez entendus dire qu’ils voulaient abattre tous les arbres qui s’y trouvent parce que, selon eux, il est plus facile d’aménager un terrain lorsqu’il est vide. Ils comptent planter de nouveaux arbres par la suite. D’après vous, devraient-ils épargner certains arbres? Quels conseils leur donneriez-vous? Pourquoi?
  6. Votre famille est membre d’un club nature qui s’adonne à des activités de canot et de randonnées pédestres tout au long de l’année. Le club s’est porté volontaire pour aider à la création d’un sentier dans le parc provincial situé juste à la sortie de la ville. Sur quels critères le club peut-il se baser pour décider quels arbres devront être coupés? Devrait-il épargner certaines essences d’arbres en particulier? Si oui, lesquelles? Qu’adviendra-t-il des animaux qui vivent près du nouveau sentier?
  7. En traversant la cour d’école, vous avez vu quatre adolescents graver quelque chose sur l’écorce des peupliers situés tout juste de l’autre côté de la clôture. Une autre fois, vous les avez vus se balancer aux branches basses jusqu’à ce qu’elles cassent. Vous savez que ces jeunes n’ont peur de rien et qu’ils ne se comportent pas toujours bien. Y a-t-il quelque chose que vous pouvez ou devez faire pour qu’ils cessent d’endommager les arbres?

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Susan Argast et Cheryl Macdonald enseignent dans l’arrondissement scolaire de Campbell River sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique.

Denise Latreille est étudiante de 3e année en traduction professionnelle à l’Université de Sherbrooke.

Cet article est une adaptation de « Co-operative Learning – Forest Studies », Prime Areas, vol. 31, no 3, printemps 1989, p. 61-71.

Ce qui précède est une traduction de « Forest Studies with Children » qui a été publié en Green Teacher 42, Févr-Mars 1995.

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