Skip to content

Projet de jardin scolaire dans les camps de jour

Par Julie Johnston

Traduction par Magalie Cloutier

Quiconque est engagé dans un projet de jardin scolaire connaît la frustration de fermer le jardin à l’automne lorsque l’année scolaire est bien lancée et d’ensuite lui dire adieu à la fin des cours, en juin, alors qu’il commence tout juste à fleurir. Nous créons des jardins afin d’enseigner à nos élèves comment faire pousser de la nourriture, mais une grande partie du jardin pousse alors qu’ils sont en vacances d’été. Les élèves manquent une partie importante du cycle végétatif, ce qui entraîne de grandes lacunes dans leur compréhension de la culture des végétaux. Heureusement, il existe des moyens amusants et éducatifs pour étirer la saison de jardinage à l’école. En effet, il est possible d’inviter les enfants à revenir au jardin pendant l’été ou encore de créer un club de jardinage scolaire qui durera toute l’année.

Des jardins scolaires dans les camps de jour

Une manière plaisante et simple de faciliter l’accès des élèves au jardin de l’école est la création d’un camp de jour estival où l’activité principale est le jardinage. Ce camp de jour peut se tenir une journée par semaine durant les vacances, comme le fait le programme Saskatchewan’s Greenscapades dans cinq jardins scolaires différents de la ville de Saskatoon. Le responsable du programme propose chaque semaine un thème, par exemple “Frénésie des semences”, “Festival des plantes locales” ou “Plantes réconfortantes”, autour duquel s’organisent des activités dans chacune des écoles à différents jours de la semaine.

Pour ma part, j’ai choisi un modèle de camp de jour plus traditionnel que ce dernier. Le Gulf Islands Centre for Ecological Learning (GICEL), qui organise des camps de jour en nature au sud des îles Gulf, situées entre Vancouver et Victoria en Colombie-Britannique, m’a permis d’ajouter un jardin scolaire à sa liste de programmes d’exploration écologique estivale. Diriger un projet de jardin scolaire dans un camp de jour sous l’égide d’un arrondissement scolaire ou d’un organisme à but non lucratif facilite grandement l’accomplissement des étapes de la promotion, du financement et des inscriptions, sans parler de la comptabilité et de la souscription d’assurances responsabilité civile. Il n’est pas nécessaire que vous soyez le responsable du camp de jour, mais vous êtes peut-être la bonne personne pour implanter un tel programme.

Le programme que nous offrons à l’école de Pender Island dure cinq jours, du lundi au vendredi, de 10 h à 16 h (pourquoi commencer tôt alors qu’on est en vacances?). Chaque journée est divisée en périodes de jardinage, d’initiation à la science, d’arts plastiques et d’activités de détente, qui incluent parfois une randonnée jusqu’à la plage la plus près pour y faire une baignade. En plus de ces activités, l’horaire comporte des jeux, des chants, des collations, des moments de réflexion en silence dans le jardin et des excursions à des fermes locales ou des visites de potagers. Les règles de base que nous privilégions au camp sont:

  1. La sécurité avant tout;
  2. le respect de soi-même, des autres et de la nature;
  3. le plaisir, bien sûr!

J’ai d’ailleurs constaté que je devais ajouter un règlement aux formalités habituelles pour les sorties éducatives extérieures : “Vous pouvez cueillir une seule douceur lorsque vous allez dans le jardin, car le reste, c’est pour partager”.

Si nous faisons une fête des récoltes le vendredi, cela signifie que les jeunes pousses doivent apparaître dès le lundi matin. De plus, nous devons déterminer très tôt en saison quand chaque produit sera mûr pour la cueillette afin de le préparer et de le manger au bon moment. Cette introduction à la cueillette nécessite habituellement une chasse au trésor pour familiariser les enfants avec ce qui pousse dans leur jardin. Lors de cette activité, ils peuvent faire la collecte de différents aliments sans endommager les plantes, dessiner certains produits, accrocher des étiquettes sur leurs trouvailles ou faire des allers-retours pour vous donner leurs réponses. Puisqu’il y a une plus grande différence d’âge entre les jeunes qui fréquentent les camps de jour que dans les classes habituelles, assurez-vous de jumeler ceux qui ne savent pas encore lire à des enfants plus vieux qu’eux pour toutes les activités qui impliquent de la lecture ou de l’écriture.

Des chasses au trésor dans le jardin

Organisez la chasse en fonction de thèmes axés sur ce que le jardin offre de comestible:

  • Conscience sensorielle  ̶ trouvez quelque chose qui : est bleu, sent bon, chatouille, fait du bruit dans le vent, a été mangé par quelqu’un d’autre.
  • Aliments arc-en-ciel  ̶ trouvez quelque chose qui est mauve, vert, jaune, orange, rouge ou multicolore.
  • Parties comestibles de la plante  ̶ trouvez 1. une racine : carotte, radis, patate douce 2. un tubercule (tige souterraine) : pomme de terre, igname, topinambour 3. une tige : rhubarbe, asperge, céleri 4. des feuilles : laitue, chou frisé, ail (feuilles souterraines) 5. des fleurs : brocoli, chou-fleur, artichaut 6. un fruit : tomate, courge, poivron 7. des graines : maïs, pois vert, tournesol 8. une gousse : haricot vert, okra, piment de Cayenne.
  • Du jardin à la table  ̶ trouvez la plante qui correspond à chaque produit transformé : sac de quinoa ou autre graine, origan séché dans un pot à épices, sauce aux tomates en conserve, sac de frites, gâteau aux graines de pavot, pot-pourri, remède à base de souci officinal, etc.

Les thèmes

Voici quelques-uns des thèmes quotidiens utilisés au fil des ans. Ils changent selon ce qui a été planté dans le jardin avant la fin des classes, la période de l’été (il y a plus à faire en juin, mais il y a plus à récolter en août), la météo ou la disponibilité des invités. Par exemple, les enfants adoreront la « Journée de la pollinisation » si vous réussissez à trouver un apiculteur qui peut apporter de véritables abeilles.

Lundi

  • L’énergie solaire : la source de la vie sur la Terre
  • Les cycles de vie dans le jardin

Mardi

  • La pollinisation
  • Le cycle de l’eau

Mercredi

  • Le sol : la partie la plus importante du jardin
  • Les prédateurs et les proies (insectes)

Jeudi

  • La photosynthèse
  • Les cadeaux que nous fait le jardin

Vendredi

  • La gratitude
  • La fête des récoltes

Horaire d’une journée typique dans un camp de jour axé sur le jardinage

10 h à 10 h 30 h Des jeux dans le jardin
10 h 30 à 11 h Les tâches à accomplir dans le jardin
11 h à 11 h 15 Collation
11 h 15 à 12 h Des sciences en jardinant
12 h à 12 h 30 Dîner
12 h 30 à 14 h Les arts du jardin
14 h à 14 h 15 Collation
14 h 15 à 16 h Excursions

Lorsque j’étais jeune, le chant faisait partie intégrante du séjour au camp de jour, j’ai donc entrepris de perpétuer la tradition. Tous les participants reçoivent un journal (constitué de pages vierges pour les activités d’art et l’écriture pendant les périodes prévues à cet effet) ainsi qu’un recueil de chansons. Nous apprenons chaque jour une chanson portant sur le thème de la journée et nous reprenons les chansons apprises durant les années précédentes. Ainsi, à la fin de la semaine, notre chorale de jardin a fière allure! Voici quelques exemples de chansons à apprendre : Johnny Pépin-de-pomme, S’il y a du soleil de Connie Kaldor, Put Me in the Compost Pile de Stan Slaughter, Inch by Inch (The Garden Song) de David Mallett ainsi que Goin’ on a Picnic et Kitchen Sing Sing de Raffi.

Lorsque vient le temps de travailler dans le jardin, vous pouvez inviter des experts de votre collectivité afin qu’ils vous aident à accomplir certaines tâches à titre de mentors. L’expertise de ces conseillers permet aux enfants d’approfondir leurs connaissances et fait en sorte que vous n’avez pas besoin de posséder une connaissance approfondie du domaine en question. Par exemple, j’ai déjà invité un médecin retraité expert en culture fruitière pour nous aider à créer un système en espalier pour nos deux petits cerisiers. Voici plusieurs idées d’activités à effectuer dans un camp de jour axé sur le jardinage:

  • Créer de nouvelles platebandes;
  • construire des supports à arbustes fruitiers dans l’allée des baies;
  • pratiquer le compagnonnage des plantes ou créer une guilde (regroupement de plantes qui se soutiennent mutuellement, comme la traditionnelle méthode iroquoise des “trois sœurs” qui consiste à cultiver simultanément le maïs, les haricots et la courge);
  • planter des cultures d‘hiver;
  • construire des nichoirs à abeilles maçonnes ou à oiseaux;
  • amasser et faire sécher des graines;
  • arroser le jardin et le désherber;
  • mélanger le compost;
  • offrir une partie des récoltes à une banque alimentaire ou à un refuge;
  • construire un hôtel à insectes.

En été, les sciences du jardin doivent être enseignées de manière concrète et pratique, mais cela peut représenter une importante difficulté dans un grand groupe. Pour cette raison, j’ai toujours un partenaire ainsi qu’un ou deux jeunes moniteurs qui m’accompagnent afin de me prêter main-forte lors des activités. Voici quelques pistes d’exploration des sciences du jardin que vous pouvez essayer avec vos jeunes:

  • Faites un atelier sur la fertilité du sol. Un sol en santé fourmille de matière vivante ou organique, comme des bactéries, des champignons, des protozoaires, des nématodes, etc. Demandez aux enfants d’examiner une poignée de terre provenant du jardin afin de savoir ce qu’ils peuvent y découvrir à l’œil nu.
  • Faites des expérimentations avec le sol afin d’analyser sa texture (les pourcentages de sable, de limon et d’argile) et de déterminer le niveau d’acidité ainsi que la quantité d’éléments essentiels à la croissance des plantes, que sont l’azote, le phosphore et le potassium. Faites de petits tas de boue pour tester la capacité absorbante.
  • Découvrez ce que la présence de différentes mauvaises herbes peut vous apprendre sur votre sol.
  • Utilisez un réfractomètre afin de mesurer le degré Brix de différentes cultures, degré qui, pour faire court, permet de connaître leur teneur en sucre.
  • Suivez le déplacement du soleil dans le ciel au-dessus du jardin de l’école. Déterminez quelles plantes sont héliotropiques en observant la position de chacune d’entre elles selon sa hauteur et son besoin en soleil. Construisez une cuisinière solaire. Faites sécher des herbes pour faire du thé, ou des fleurs pour faire du pot-pourri.
  • Apprenez comment “fabriquer” de la terre (en mélangeant des matières compostables, comme des feuilles mortes ou des serviettes en papier, avec de la verdure, comme de la pelouse coupée). Prenez la température du bac à compost. Faites des expériences de compostage en mettant les restants du dîner du lundi dans des pots en plastique transparent. Partez à la chasse aux vers.
  • Apprenez de quoi les papillons ont besoin pour survivre, comme les sources de nectar et les plantes hôtes. Créez un jardin à papillons pour l’automne.
  • Apprenez quels sont les organismes nuisibles au jardin. Faites des jeux de rôles afin de représenter les éléments qui constituent le réseau trophique du jardin.
  • Apprenez de quoi les semences ont besoin afin de germer. Faites pousser des plantes dans des cartons de lait (de soya) ou transformez des contenants à salade en plastique en bacs à fines herbes à installer sur les rebords de fenêtres. Dans un deuxième temps, vous pourrez apporter ces “jardins portatifs” à la maison ou en faire cadeau.
  • Créez un terrarium.

Dans la même veine, les possibilités de faire de l’art inspiré du jardin sont illimitées. Voici quelques-unes de mes activités préférées à faire en après-midi: peindre sur des cailloux, tresser des brins d’herbe ou les tiges de maïs pour faire des poupées, tresser des paniers, coudre des oreillers et les remplir d’herbes odorantes, créer des portes de fées, et plus encore. De plus, j’aime faire plusieurs jeux de jardin avec les enfants: chat version jardin, fève humaine, relais de photosynthèse, ballon chasseur photosynthèse et jeu de la pollinisation.

À la fin de la semaine, tout le monde, y compris un parent volontaire ou deux, prend plaisir à participer à la fête des récoltes. Tout le monde aide à la cueillette (assurez-vous d’avoir assez de paniers ou de bols), et les gourmands vont ensuite à la cuisine de l’école pour préparer le festin. Les enfants qui restent à l’extérieur, quant à eux, préparent la table, installent les nappes, font des bouquets pour les centres de table et finissent les tâches liées au jardin.

Le menu dépend de la récolte, mais celui de mon camp de jour contient habituellement des mini-quiches ou des frittatas puisque nous avons ramassé des œufs lors de la visite à la ferme. Il y a aussi un mélange de fèves, une salade arc-en-ciel composée de germes variés, du thé glacé (fait de menthe chocolat et d’ortie), des croustilles de chou frisé, de la salade de pommes de terre en purée, des pâtes de fruits ou des sucettes glacées fruitées (à faire la veille) ainsi que des baies pour dessert. L’an dernier, les enfants ont baratté du beurre et l’ont tartiné sur des scones faits maison garnis de fraises fraîches.

Un club de jardinage tout au long de l’année

Dans certaines régions, la saison froide est tellement longue que si l’on n’enseignait pas la matière en hiver et si l’on ne commençait pas à faire pousser quelques plants à l’intérieur, avoir un jardin scolaire serait impossible. Certains clubs de jardinage scolaire ferment leur jardin en même temps que les fermiers et les jardiniers, c’est-à-dire lorsque les étapes de la récolte et de la conservation des aliments sont complétées. D’ailleurs, il est important de laisser aux enfants le temps de réfléchir aux succès et aux échecs vécus pendant la saison de jardinage ainsi qu’à la planification de la saison suivante. Selon l’endroit où vous vivez, votre club de jardinage pourrait prendre une pause aux mois de novembre, de décembre et de janvier, mais la stimulante préparation des activités pourrait reprendre dès février.

L’emplacement géographique, le climat et le nombre d’heures d’ensoleillement seront des facteurs à considérer lorsque vous déterminerez le moment des réunions du club de jardinage scolaire. Dans certains cas, la température pourrait être trop chaude pour faire des rencontres extérieures dans la cour d’école à l’heure du dîner, alors que l’horaire des autobus pourrait interférer avec la tenue du club après les cours. Dans certaines collectivités, des clubs de jardinage se réunissent la fin de semaine en même temps qu’ont lieu les activités de jardins scolaires.

J’ai constaté qu’il est utile de prévoir pour chaque rencontre au moins trois activités, soit une par catégorie. Les activités de la « tête » ont tendance à porter sur les sciences. Les activités du « cœur », quant à elles, sont axées sur l’art et sur le jeu, et les activités des « mains » sont constituées de tâches concrètes et pratiques. L’ordre selon lequel elles se déroulent change chaque semaine, en fonction du moment où vous désirerez vous salir les mains. Voici l’exemple d’un mois de réunions hebdomadaires d’un club de jardinage scolaire, en début de saison. Plusieurs activités de jardin scolaire faites dans un camp de jour conviennent aussi à un club de jardinage.

Tête Cœur Mains
Semaine  1 Faites un remue-méninges de possibles projets pour le jardin Créez des porte-noms indiquant les « légumes préférés » et mettez-les sur le babillard du club de jardinage Suivez le responsable pour faire la visite du jardin
Semaine 2 Dessinez des plans d’aménagement du jardin Cueillez quelque chose qui a résisté à l’hiver (dites-lui merci!) pour faire un roulé de salade Mettez de l’ordre dans le jardin
Semaine 3 Approfondissez vos connaissances sur les graines et sur la manière de les semer Faites la lecture d’un livre du genre de Oh Say Can You Seed? de Dr Seuss Plantez à l’extérieur des cultures qui poussent par temps frais (verdures orientales, pois, ail, fèves, chou frisé, navet)
Semaine  4 Faites des expériences pour analyser le sol Étudiez l’abondance de formes de vie présente dans un échantillon de sol de la grosseur d’une cuillère à thé Commencez à semer des graines à l’intérieur (brocoli, tomate, oignon, poivron)

Malheureusement, “semer” signifie souvent “semer à tout vent”. Si vous désirez éviter des heures de travail d’éclaircissage, je vous propose quelques idées pour enseigner aux enfants d’âge primaire comment mettre en terre les graines. Les petites graines (comme celles des carottes) peuvent être collées sur des bandes de papier journal blanc à l’aide d’une colle composée d’eau et de farine. Demandez aux enfants de les espacer en plaçant un doigt entre chacune d’elles, comme lorsqu’ils apprennent à écrire. Les grosses graines, quant à elles, s’apparentent à des billes. Dans un bac à sable, les enfants pourront s’exercer à placer les billes à égale distance dans un sillon que vous aurez préalablement tracé avec vos doigts. Enfin, pour les graines qu’on disperse habituellement, vous pouvez avoir recours, avec vos jardiniers en herbe, à l’analogie du plat de frites où une seule d’entre elles aurait reçu tout le sel. Le goût ne serait pas fameux! Montrez-leur comment saupoudrer les graines en faisant semblant que leurs mains sont des salières qui doivent couvrir le sol de manière uniforme.

Trucs et astuces

  1. Amusez-vous à trouver des surnoms de camp de jour ou de club pour les enfants. Par exemple, demandez-leur de se trouver un surnom de jardin qui commence par la première lettre de leur prénom. En ce qui me concerne, je choisis souvent Julie Jacinthe.
  2. Assurez-vous de savoir qui a des problèmes de santé comme de l’asthme ou des allergies aux piqûres d’insectes. Ayez une trousse de premiers soins à portée de main en tout temps.
  3. Essayez d’avoir accès à un endroit ombragé. Qu’il soit temporaire ou permanent, un abri du soleil dans le jardin scolaire ou à proximité (comme une tente ou une classe extérieure) vous permettra de composer avec les grandes chaleurs, comme avec les jours de pluie. Il vous servira aussi de lieu de rassemblement, et les enfants pourront y déposer leur dîner et leur sac à dos.
  4. Soyez toujours la personne qui fait face au soleil lorsque vous vous adressez au groupe. De cette manière, les enfants n’auront pas à plisser les yeux pour vous voir. Portez un chapeau lorsque vous travaillez dans le jardin pour montrer l’exemple aux jeunes.
  5. Prenez des photos en grande quantité pendant les activités du jardin scolaire ou confiez cette tâche à quelqu’un d’autre. Les photographies sont utiles lorsque vous faites de la sollicitation pour des subventions et ornent à merveille le babillard ou les cartes de remerciement.
  6. J’ai remarqué que les jeunes cuisiniers faisaient preuve de plus d’autonomie lorsque j’écrivais les recettes de leur groupe sur une grande feuille et que je l’affichais au-dessus de leur poste de travail, où j’avais préalablement étalé les ingrédients et les ustensiles.
  7. Si la clôture de votre jardin scolaire n’est pas fermée à clé durant l’été, pensez à restreindre l’accès à celui-ci une ou deux semaines avant le début du camp de jour. Croyez-moi, il n’y a rien de plus décevant que de découvrir que des maraudeurs (habituellement d’une espèce à deux pattes!) ont mangé toutes les baies que vous réserviez pour votre fête des récoltes.

Je vous assure que toute l’énergie consacrée à l’organisation d’un jardin scolaire dans un camp de jour ou d’un club de jardinage en vaut la peine, car pour les enfants, cet apprentissage est significatif et essentiel. Comme le mentionnait la politicienne new-yorkaise Christine Quinn, montrer aux enfants d’où provient la nourriture et leur enseigner à manger sainement est aussi important que de leur apprendre à lire et à écrire.

Alors que les changements climatiques s’aggravent, il est de plus en plus important d’enseigner aux enfants d’aujourd’hui les connaissances nécessaires (comme fabriquer leur propre terreau, faire pousser leur nourriture ou recueillir l’eau de pluie) pour qu’ils soient en mesure de se bâtir un avenir meilleur. Montrer aux jeunes à cultiver la terre afin d’obtenir des aliments est l’un des cadeaux les plus précieux qu’on puisse leur offrir. Il nous appartient de rendre cet apprentissage le plus accessible possible en mettant sur pied des jardins scolaires pendant l’année scolaire, mais aussi pendant les vacances d’été.

Exemples de jeux

Ballon chasseur photosynthèse

En utilisant la formule “dioxyde de carbone + eau + énergie solaire = sucres + oxygène + eau” (ou pour être plus précise, 6 CO2 + 12 H2O + lumière du soleil = glucose (C6H12O6) + 6 O2 + 6 H2O, mais vous n’aurez peut-être pas autant de joueurs que cela), créez les porte-noms suivants et distribuez-les: hydrogène, oxygène, carbone et soleil. Le soleil porte un dossard jaune. Ensuite, tous les autres, qui portent des dossards verts, si possible, forment un cercle représentant les stomates de la feuille. Les éléments chimiques doivent s’organiser en molécules, pour ensuite courir dans le cercle en esquivant la balle. Lorsque la balle touche une molécule, cette dernière “entre” dans les stomates en oscillant et attend le soleil. Quand toutes les molécules ainsi que le soleil ont été touchés par la balle, les molécules se transforment en glucose, en oxygène et en eau. Puis, tout le monde change d’équipe.

Fève humaine

Ce jeu est intéressant à faire si les jeunes sont particulièrement agités ou si vous êtes en déplacement d’un endroit à un autre. Énoncez des variétés de fèves et demandez aux enfants de les mimer : fève sauteuse (ils doivent se déplacer en sautant), haricot d’Espagne (battre des mains pour faire du vent), grosse fève (gonfler les joues et se déplacer de façon lourdaude), bonbon haricot (bouger les membres de manière folle et fluide), germe de haricot (se tenir sur la pointe des pieds et étirer les bras vers le ciel), etc.

———————————————–

Julie Johnston est l’enseignante ressource du programme Spring Leaves Family Learning de l’école primaire et secondaire de Pender Islands en Colombie-Britannique, où elle a créé un jardin scolaire avec les élèves et leurs parents. Julie travaille d’ailleurs avec des enseignants d’un peu partout dans le monde en tant que consultante en formation au développement durable pour l’organisme GreenHeart Education (www.greenhearted.org).

Magalie Cloutier est étudiante au baccalauréat en traduction professionnelle à l’Université de Sherbrooke. Elle est passionnée par les voyages et les cultures du monde, et elle aspire à un travail créatif dans ce domaine ou dans celui du film.

Ce qui précède est une traduction de « Starting a School Garden Summer Camp » qui a été publié en Green Teacher 103, Été 2014.

No comments yet

Leave a Reply