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Créer un effet grâce aux changements de politiques

par James L. Elder 

traduit par Marie-Pier Isabel

LES POLITIQUES EN MATIÈRE D’ÉDUCATION mises en place par les gouvernements fédéral et des États, par les districts et par les écoles sont peut-être le plus grand obstacle à l’adoption de l’éducation écologique dans les classes. Bien que les enseignants aient une grande latitude quant au contenu enseigné dans une période de classe en particulier, le curriculum de l’école ainsi que les normes spécifiques à certains cours sont encadrés aux États-Unis par les politiques du district, de l’État et, dans une moindre mesure, du pays.

Aussi une modification des politiques aurait possiblement des effets remarquables. Ainsi, lorsqu’on change les règles d’un système, qui sont habituellement intrinsèques aux politiques de celui-ci, on en influence de manière marquée le fonctionnement même. Les systèmes scolaires institutionnalisent le changement en l’incluant à leurs politiques, par exemple en intégrant l’éducation écologique aux exigences de diplomation, aux normes d’apprentissage, aux exigences des curriculums, aux normes de construction et aux budgets. La modification des politiques est l’une des quelques façons d’attaquer le problème de croissance, c’est-à-dire la difficulté qu’ont de nombreux programmes probants pour les écoles vertes et l’éducation écologique à augmenter de manière considérable leur portée et leur public.

Aux États-Unis, les politiques en matière d’éducation les plus importantes sont instaurées par l’école ou le district. Viennent ensuite les politiques de l’État, puis celles du gouvernement fédéral. En effet, le département de l’Éducation croit qu’il n’a pas l’autorité d’imposer des normes quant au curriculum et aux sujets traités, notamment. Il demeure toutefois l’entité la plus influente en matière d’éducation au pays. S’il est possible de respecter ses contraintes tout en impliquant de manière créative ses membres dans la cause, cela pourrait avoir une influence significative sur les classes du pays autrement que par l’établissement de mandats.

L’histoire qui suit illustre la façon dont la communauté des écoles vertes peut solliciter les autorités en matière d’éducation afin de provoquer des changements bénéfiques pour toute la communauté, un peu comme « la marée montante soulève tous les bateaux ». Bien que nos actions dans ce cas aient eu une influence principalement au sein du gouvernement fédéral aux États-Unis, elles se sont aussi répercutées sur les politiques et les comportements des États et des districts. Un processus semblable pourrait être utilisé dans d’autres pays pour provoquer des changements dans les gouvernements nationaux, ou directement au sein des gouvernements étatiques, provinciaux ou des districts.

En 2005, j’ai mis sur pied la Campagne pour la conscience de l’environnement (Campaign for Environmental Literacy, CEL) en partenariat avec un petit groupe de donateurs du domaine privé qui se souciaient de l’éducation écologique. Nous espérions trouver un remède à l’écart entre les politiques et la concrétisation de celles-ci, c’est-à-dire au manque de soutien coordonné de la part des gouvernements étatiques et fédéral pour les programmes d’éducation écologique et durable. Ça a été un succès : CEL a contribué à de nombreuses victoires législatives et financières, qui ont rétabli le soutien du gouvernement fédéral pour les programmes d’éducation écologique et qui en augmentent la valeur de millions de dollars chaque année. Par contre, à partir de 2010, il est devenu pratiquement impossible d’obtenir de nouveaux fonds de la part du Congrès pour l’éducation écologique (ou pour toute autre cause). Au même moment, l’adoption d’une loi favorisant de tels programmes est devenue tout aussi difficile à cause de la saturation du Congrès. Nous ne savions plus quoi faire.

L’Administration Obama nous avait pourtant offert une lueur d’espoir. Elle avait manifestement des aspirations en matière d’éducation et d’environnement, mais il n’était pas clair si elle faisait le lien entre les deux. Et, même si elle l’avait fait, que pourrait exiger d’elle la Campagne en l’absence d’occasions législatives?

Un soir, alors que je me trouvais dans mon bureau au-dessus du garage et que je feuilletais les 1 600 pages de la loi No Child Left Behind à la recherche d’une faille, je la trouvai : « Le Secrétaire a l’autorisation d’approuver …la nomination et la reconnaissance d’écoles et de programmes exemplaires, comme c’est le cas pour les écoles Blue Ribbon… » Bingo! La certification Blue Ribbon est accordée à quelque 350 écoles des États-Unis chaque année en reconnaissance de leur excellence scolaire. Si le Secrétaire fédéral à l’éducation avait la possibilité d’offrir une certification Blue Ribbon aux écoles, nepouvait-il pas aussi leur offrir la certification Green Ribbon ?

Une telle certification pourrait être un bienfait important pour le mouvement vert au sein des écoles primaires et secondaires, qui prend de l’ampleur depuis les dix dernières années. Par exemple, près de 10 % des écoles primaires et secondaires au pays s’identifient comme des « écoles vertes ». Malgré tout, aucune norme, aucun seuil ou aucun accord répandu n’existait pour encadrer ce que le mouvement tentait d’accomplir. Il n’y avait même aucune entente sur la définition d’une école verte. Ainsi, le mouvement ne pouvait réaliser son plein potentiel.

Premières étapes

Notre premier pas a été de lancer une pétition demandant au département de l’Éducation des États-Unis de créer le programme de récompense Green Ribbon. J’avais besoin d’aide pource faire. J’ai donc sollicité le Earth Day Network (EDN), la National Wildlife Federation (NWF) et le U.S. Green Building Council’s Center for Green Schools (USGBC) pour former un comité de direction ponctuel. Nous avons ensuite convaincu 80 organisations nationales et étatiques de signer la pétition et nous avons commencé à rencontrer différents agents fédéraux pour les convaincre des mérites du projet. Il a fallu plus de deux ans, mais le département de l’Éducation a finalement accepté de mener les efforts de création du programme en collaboration avec l’Environmental Protection Agency, la National Oceanic and Atmospheric Administration et le White House Council on Environmental Quality.

Puis, nous avons fait face à un nouvel obstacle : le personnel du département de l’Éducation ne connaissait pas les écoles vertes (ou l’éducation écologique). Ainsi, avec l’aide de NWF, USGBC et EDN, j’ai passé la majorité de l’année qui a suivi à soutenir Andrea Falken, l’employée du département de l’Éducation affectée au programme. Pendant ce temps, nous avons offert du soutien technique pour la conception du programme au département et à plusieurs États qui choisissaient chaque année de participer. Notre comité de direction a aussi recruté de nouveaux participants des États et les a aidés à trouver la première ronde d’écoles où recueillir des candidatures, qui ont ensuite été triées pour retenir les candidats sélectionnés et transmettre leur participation au département de l’Éducation. Le 23 septembre 2011, le Secrétaire à l’éducation, le directeur de l’Environmental Protection Agency et le président du Council on Environmental Quality ont ouvert l’année pilote lors d’une conférence de presse destinée à annoncer que la certification Green Ribbon reconnaîtrait les écoles vertes les plus performantes au pays.

Depuis le début, les U.S. Department of Education Green Ribbon Schools (dénomination officielle, ou ED-GRS) ont choisi de 50 à 70 écoles parmi celles retenues par les États participants chaque année. Bien que la certification n’inclue pas de subvention du fédéral, les gagnants, tout comme les gagnants du Blue Ribbon, reçoivent une couverture médiatique complète à l’échelle locale et nationale, en plus de voir leur personnel et les parents énergisés, de recevoir un soutien accru de la part de la communauté et de constater une augmentation des taux d’inscription (pour les écoles privées). Les écoles gagnantes obtiennent aussi des partenaires d’affaires et d’autres formes de soutien privé. Les écoles doivent être nommées par le principal chargé de l’enseignement de l’État et ne peuvent pas se proposer elles-mêmes auprès du département de l’Éducation des États-Unis. Chaque État peut nommer jusqu’à cinq écoles. Si un État souhaite nommer plus d’une école publique, au moins l’une d’entre elles doit avoir une population étudiante composée d’au moins 40 % d’élèves provenant d’un milieu défavorisé. Si un État souhaite nommer une quatrième école, l’une d’entre elles doit être une école privée.

Les trois piliers de la certification

La certification Green Ribbon, conçue sur le modèle de la prestigieuse certification Blue Ribbon du département de l’Éducation, reconnaît les écoles publiques et privées de niveau primaire et secondaire qui démontrent le plus de réussites combinées parmi les trois « piliers » suivants : 

  1. La réduction de son impact environnemental;
  2. L’amélioration du bien-être et de la santé de ses étudiants et de ses employés;
  3. L’augmentation de la conscience écologique et durable et l’inclusion de programmes STEM, d’enseignement sur le devoir civique et de cheminements menant vers des carrières vertes.

Critères de sélection

Nous avons décidé très tôt dans le processus que les critères de sélections devraient compter les caractéristiques suivantes : 

  1. Inclure le plus possible d’éléments appartenant à la catégorie de la structure physique et opérationnelle d’une école verte et de l’enseignement écologique.
  2. Établir un standard d’excellence, permettant à la certification de pousser toutes les écoles à faire mieux.
  3. Se baser sur les résultats : ce critère permet de garder en tête les résultats tout en permettant aux écoles de choisir leur propre moyen d’atteindre ces objectifs. Nous ne voulions pas que le gouvernement fédéral dicte la manière de devenir une école verte, mais plutôt qu’il établisse les résultats produits par une école verte. Par exemple, il n’est pas suffisant d’avoir un programme de nettoyage écologique. Les écoles sélectionnées dans le cadre de Green Ribbon doivent démontrer qu’aucun produit toxique ou mauvais pour la santé n’entre dans l’école (ou ne la quitte). Ce critère de sélection basé sur les résultats allait de pair avec la philosophie du Secrétaire du département de l’Éducation à l’époque, M. Duncan, qui croyait qu’il fallait exercer un contrôle serré sur les résultats, mais pas sur les moyens.

Ces critères de sélection ont ensuite contribué à l’élaboration des trois piliers du programme de certification ainsi que de leurs objectifs respectifs : 

  1. Objectif d’enseignement et d’apprentissage : 100 % des diplômés de l’école ont une conscience écologique et durable.
  2. Objectif quant aux bâtiments, aux terrains et aux activités de l’école : L’effet global de l’école sur l’environnement est nul.
  3. Objectif élèves et personnel en santé : L’école a des conséquences positives sur la santé de ses élèves et de son personnel.

Plus qu’une certification 

Au premier regard, Green Ribbon semble être un simple programme de distinction comme les autres, mais, si l’on s’y attarde, il devient apparent qu’on y trouve beaucoup plus : Green Ribbon offre un cadre exceptionnel pour le mouvement des écoles vertes grâce à trois actions principales. En effet, il favorise la collaboration entre les bâtiments verts, les écoles en santé et les communautés ayant une conscience écologique tant au sein de l’école que de l’État et du gouvernement fédéral.

Il offre une définition inclusive de l’école verte qui comprend les bâtiments et les opérations, la santé et l’enseignement. Il établit aussi un standard de qualité pour les écoles vertes : 100 % des diplômés ont une conscience écologique, il y a des conséquences positives sur la santé des élèves et du personnel et l’école a un effet environnemental global nul.

Green Ribbon est aussi un programme éducatif valide. La précision du processus de candidature offre souvent une expérience d’apprentissage pour les écoles qui soumettent leur candidature et le formulaire de candidature offre un outil qui permet d’enregistrer et de suivre les progrès de manière continue.

Enfin, Green Ribbon est un outil promotionnel pour la communauté des écoles vertes qui a généré des actions de la part du gouvernement fédéral (huit agences sont impliquées) sur le sujet pour la toute première fois. Il a aussi permis l’implication dans le mouvement des écoles vertes des départements de l’Éducation de certains États (jusqu’à maintenant, 40 États ont participé), souvent en partenariat avec les départements de la Santé et de l’Environnement, et ce,pour la première fois dans de nombreux cas. Jusqu’à maintenant, plus de 2000 écoles se sont enrôlées dans le programme. Enfin, il a obtenu le soutien de la presse et des médias (entre 400 et 500 articles sont publiés chaque année dans les médias locaux, régionaux et nationaux à propos des écoles vertes lorsque les gagnants sont annoncés à l’occasion du jour de la Terre).

Valeur ajoutée

Green Ribbon est la première initiative inclusive en matière d’écoles vertes à provenir du gouvernement des États-Unis. C’est aussi la première fois que les trois principales agences fédérales en matière d’environnement et d’éducation collaborent sur un même projet. L’existence même de la certification Green Ribbon est une forme de « permission » de la part des autorités les plus hautes gradées en matière d’éducation pour les élèves, le personnel et les enseignants à travers le pays qui souhaitent rendre leur école plus verte. 

Les trois piliers énoncent le cadre de cette vision inclusive d’une école verte (sans rien imposer, puisque les mandats en matière d’éducation peuvent être controversés). Parce que le département de l’Éducation des États-Unis, le plus grand acteur du système d’éducation au pays, a fait la promotion de ce cadre, ce dernier a été adopté par la plupart des 40 États ayant participé à Green Ribbon ainsi que par d’autres organisations pour les écoles vertes. 

En plus des effets escomptés de Green Ribbon décrits ci-dessus, le programme continue de générer des conséquences positives inattendues. Par exemple, plus de 50 % des écoles qui ont reçu la distinction sont considérées comme des écoles où les ressources manquent, ce qui contribue au démantèlement du mythe selon lequel seules les écoles riches peuvent se permettre de devenir vertes. Lorsqu’on a demandé au directeur d’une école aux ressources limitées comment il comptait apporter les améliorations nécessaires pour la certification malgré un manque de fonds, il a affirmé que les écoles défavorisées comme la sienne ont l’habitude d’atteindre des objectifs sans moyens financiers et que le fait de « devenir vert » ne différait aucunement de cette situation.

De nombreux nouveaux programmes sont apparus et se sont inspirés du programme Green Ribbon du département de l’Éducation des États-Unis, notamment le Sustainable Schools Challenge (SSC) de Clean Memphis. Le SSC est un programme de certification local qui sert de cadre pour encourager et reconnaître les gestionnaires d’écoles, les enseignants et les étudiants qui travaillent activement à créer un avenir plus durable. Bien que le programme ait été créé pour ultimement se fusionner au programme national Green Ribbon, le SSC rencontre les écoles dans leurs propres locaux et leur offre une structure de base les préparant au programme fédéral. 

Un autre exemple de conséquence inattendue a été décrit par WKYT News : « Il y a deux ans, une grande quantité de radon a été découverte au centre Locust Trace AgriScience. L’école avait été testée à la suite de sa candidature au prix Green Ribbon. Un test de radon est obligatoire à l’obtention de cette distinction. Le district avait passé des années sans tester les niveaux de radon parce que ce n’était pas une exigence. Après la découverte des niveaux élevés de radon à Locust Trace, les 66 écoles publiques du comté de Lafayette ont été testées en 2015. Parmi elles, 22 écoles ont obtenu des niveaux de radon plus élevés que les niveaux résidentiels recommandés par l’agence de protection de l’environnement américaine, soit 4 picocuries par litre. » Ainsi, le conseil d’administration des écoles du comté de Lafayette a investi 500 000 $ pour rendre ces écoles conformes.

Réalisations subséquentes

De nombreux États, comme la Californie, ont lancé leur propre programme de certification Green Ribbon, qu’ils ont lié directement au processus de sélection des écoles pour la distinction du gouvernement fédéral.

Le département de l’Éducation a élargi la certification Green Ribbon en 2013 pour inclure des prix accordés aux districts scolaires démontrant des performances exemplaires et en 2015, il a intégré les établissements d’enseignement supérieur au programme. Le département a aussi créé de nombreuses initiatives pour les écoles vertes. À la suite de Green Ribbon, il a lancé le programme fédéral Green Strides, qui propose une série de webinaires mensuels ainsi qu’un site Web recueillant des ressources pour toutes les écoles, les districts et les établissements d’enseignement supérieur qui souhaitent se rapprocher des Piliers de la distinction. De plus, il organise maintenant la tournée Pratiques exemplaires de Green Strides, une visite annuelle des écoles gagnantes du pays par une délégation d’administrateurs du département de l’Éducation fédéral, du département de l’Éducation de l’État où se trouve l’école, de membres du conseil d’administration de l’école, des dirigeants du district et d’autres dignitaires et membres du gouvernement.

Au-delà des dépenses du département de l’Éducation pour la gestion du programme (salaires et frais généraux associés à deux employés à plein temps), la principale dépense concernant l’élaboration et le lancement de Green Ribbon a été mon implication à temps partiel pendant les trois premières années de l’initiative. Le programme est maintenant complètement autosuffisant aux dires de la communauté de donateurs et n’a eu besoin d’aucun financement privé ou externe depuis 2014 (autre que les fonds amassés par le département pour la cérémonie annuelle de remise des prix).

Salué par les instaurateurs du mouvement des écoles vertes comme un des jalons les plus importants dans l’histoire récente du mouvement, Green Ribbon est sans aucun doute un succès. Tous les bienfaits associés au programme ont lieu grâce à une intervention relativement modeste dans le système d’éducation. Pour ceux qui souhaitent répliquer l’expérience dans leur région, la clé du succès demeure dans la compréhension des endroits où il est possible d’avoir une influence dans le système d’éducation, dans la compréhension des incitatifs et des contraintes de ceux qui prennent les décisions, dans l’élaboration d’une bonne idée qui tient compte de ces incitatifs et de ces contraintes, et dans l’implication d’un large réseau d’organismes qui pourraient devenir des donateurs. Nous n’aurions rien pu accomplir sans la coopération des nombreux acteurs à différents niveaux (les donateurs originaux, le comité de gestion d’origine, les agences fédérales, les agences étatiques et les écoles elles-mêmes) avec qui élaborer une bonne idée. Nous avons aussi eu un peu de chance. 


James L. Elder est le fondateur et directeur de la Campagne pour la conscience écologique, et un expert sur les politiques d’éducation écologique et durable. Il se concentre sur l’avancée stratégique de ces secteurs au sein des gouvernements fédéral et étatiques. En 1980, M. Elder a fondé la School for Field Studies et il y a travaillé pendant 17 ans pour la faire reconnaître comme le meilleur programme environnemental ouvert aux étudiants universitaires de premier cycle aux États-Unis ainsi que comme modèle pour l’éducation écologique. Il a siégé au conseil d’administration de douzaines d’organisations à but non lucratif, plus récemment la Norcross Wildlife Foundation et le Ocean River Institute. Il a écrit de nombreux chapitres de livres et articles et a reçu un doctorat honorifique de l’université Barry ainsi que le prix National Conservation Achievement de la National Wildlife Federation en 2009. Il réside à Manchester, au Massachusetts. 

Marie-Pier Isabel est étudiante de dernière année au baccalauréat en traduction professionnelle à l’Université de Sherbrooke.

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