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D’ici ou d’ailleurs

Par Kim Fulton

Traduit par Hubert Vachon

L’atelier d’ici ou d’ailleurs a pour but d’enseigner aux élèves la distinction entre espèces indigènes, introduites, envahissantes et non envahissantes. Notre espoir? Que les élèves, grâce à de meilleures connaissances, prennent des décisions éclairées et laissent plantes et animaux dans leurs écosystèmes d’origine. Cette prise de conscience les mènera peut-être même à s’impliquer, de façon significative et éthique, dans la protection des écosystèmes locaux en menant des campagnes de sensibilisation.  

Âges : 8 à 16 ans. L’activité peut être adaptée pour les moins de huit ans afin de leur apprendre des concepts simples : sauvage ou domestique, végétal ou animal, vivant ou non vivant.

Matières pédagogiques touchées : sciences, sciences sociales, français, éducation physique.

Temps : Une période de classe.

Lieu : De préférence à l’extérieur, avec un suivi en classe.

Matériel nécessaire

  • Images de plantes et d’animaux, certains envahissants, d’autres non; certains indigènes, d’autres introduits. Elles sont faciles à trouver sur Internet, dans des revues ou même dans de vieux calendriers. Vous pourriez même demander aux élèves de trouver ces images. Choisissez des espèces, comme le cheval, le pissenlit et le chat domestique, qui semblent indigènes, mais qui sont en fait introduites. (Vous pourriez aussi animer l’atelier en demandant simplement qu’un de vos élèves nomme sa plante ou son animal favori. Les autres élèves indiquent alors, au moyen d’un signe, si cette espèce est d’ici ou d’ailleurs : les mains au-dessus de la tête, comme un toit, pour ici, ou un bras qui pointe au loin pour ailleurs.)
  • Quatre affiches : d’ici, d’ailleurs, envahissante et non envahissante. Pour faire l’atelier avec les jeunes élèves, seules les deux premières sont nécessaires.

Marche à suivre

Discutez tout d’abord de sécurité. Au cours de l’activité, les élèves se déplaceront d’un endroit à l’autre; ils devront donc être prudents afin d’éviter de bousculer leurs camarades. Placez les affiches d’ici et d’ailleurs à une dizaine de mètres l’une de l’autre. Dites aux élèves que vous allez leur présenter l’image d’une plante ou d’un animal et qu’ils devront courir, en toute sécurité, jusqu’à l’affiche d’ici, si l’espèce est indigène, ou jusqu’à l’affiche d’ailleurs, s’il s’agit d’une espèce introduite. Expliquez-leur qu’une espèce d’ici était déjà présente dans l’écosystème nord-américain en 1492 lorsque Christophe Colomb traversa l’océan. À l’inverse, d’ailleurs désigne les plantes et les animaux introduits après 1492.

Expliquez aussi qu’« indigène » et « à l’intérieur de son aire de répartition naturelle » sont synonymes d’ici, alors qu’« exotique », « introduite » et « à l’extérieur de son aire de répartition naturelle » sont synonymes d’ailleurs. Montrez ensuite une image aux élèves et prononcez le nom de l’espèce. Laissez-leur un temps de réflexion, puis dites « C’est parti! », après quoi les élèves devront se rendre à l’affiche de leur choix. Rappelez-leur de se faire leur propre opinion sans se laisser influencer par le choix des autres; la majorité n’a pas toujours raison.

Une fois le calme revenu, révélez la provenance de l’espèce, soit d’ici ou d’ailleurs, puis discutez-en. Répétez l’exercice avec 15 à 20 espèces de plantes et d’animaux. Vous remarquerez probablement que les élèves ont une meilleure connaissance des animaux que des plantes; il est pertinent de leur rappeler l’importance de ces dernières dans les écosystèmes. 

Placez ensuite les autres affiches, envahissante et non envahissante. Expliquez à vos élèves que les plantes et les animaux envahissants modifient les écosystèmes, tandis que les espèces non envahissantes sont en harmonie avec les autres espèces. Montrez-leur l’image d’une espèce, nommez-là et demandez-leur de courir jusqu’à la bonne affiche.  Stimulez la discussion; faites remarquer que l’expérience personnelle peut influer sur leur choix. Par exemple, un fermier dont les champs sont souvent inondés pourrait considérer le castor comme envahissant, alors que l’écologiste ne verra en lui qu’un acteur important dans l’équilibre naturel. 

Non envahissante ―ne déséquilibre pas les écosystèmesEnvahissante ―déséquilibre les écosystèmes
D’ici, indigène, à l’intérieur de son aire de répartition naturelleCase 1Case 2
D’ailleurs, exotique, introduite, à l’extérieur de son aire de répartition naturelleCase 3Case 4

Suivi en classe

Faites un retour sur l’activité en classe. Demandez aux élèves de dresser un tableau de trois par trois, comme celui qui suit. Présentez de nouveau les images ou nommez les animaux et les plantes pour que les élèves les placent dans la bonne case du tableau. Une autre façon de procéder serait de demander aux élèves de lever un à quatre doigts pour indiquer la case appropriée. Utilisez le plus possible des espèces de votre région. Une tendance devrait rapidement apparaître avec les réponses : en règle générale, les espèces envahissantes sont introduites. N’oubliez pas de souligner que ces espèces ne sont pas des « méchants »; elles ne font que ce que toute espèce tente de faire, se reproduire. Les vrais « méchants » sont ceux qui, par ignorance, égocentrisme ou malveillance, introduisent des espèces envahissantes dans de nouveaux écosystèmes. Il est très difficile de prévoir les conséquences qu’une espèce exotique peut avoir sur un écosystème. Par leurs interventions, de nombreux biologistes, armés de leurs connaissances et habités des meilleures intentions, ont entraîné des conséquences désastreuses et inattendues sur des écosystèmes, comme l’introduction de la mysis diluviana dans le lac Okanagan en Colombie-Britannique, des lapins en Australie, des étourneaux sansonnets et des moineaux domestiques dans Central Park à New York.

Il peut être difficile de trouver des exemples qui respectent les critères de la case 2. Cependant, les changements climatiques ont des effets marqués, entraînant des modifications importantes dans les aires de répartition des espèces. Par exemple, en Colombie-Britannique, le dendroctone du pin ponderosa, une espèce indigène, est devenu une espèce envahissante. Elle dévaste maintenant les forêts de pins tordus.

Si votre région est confrontée à des espèces envahissantes, aidez vos élèves à élaborer des plans d’action pour s’attaquer au problème, que ce soit par une sortie afin d’arracher des plantes envahissantes ou par la mise sur pied une campagne de sensibilisation. En ce qui concerne les espèces envahissantes, mieux vaut prévenir que guérir, puisque l’éradication d’une espèce après son introduction est extrêmement difficile, voire impossible. L’éducation est un facteur très important dans la sensibilisation à la protection des écosystèmes; c’est ainsi que les élèves peuvent devenir des chefs de file dans cette bataille. 

Kim Fulton, aussi connu sous le pseudonyme de Dr Fish, est un professeur à la retraite qui travaille comme animateur-formateur au sein de la fondation Habitat Conservation Trust Fund et au programme éducatif Wild BC. Il demeure à Armstrong, en Colombie-Britannique.

Hubert Vachon est un étudiant au baccalauréat en traduction professionnelle à l’Université de Sherbrooke, au Québec.

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