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Tirons-nous de la boue : étudier le sol pour mieux comprendre le monde

par Nanette L. Avery

MÊME SI ON MARCHE DESSUS, on creuse dedans et on y travaille, le sol que l’on dénigre si souvent est l’un des produits de la Terre que l’on tient pour acquis. Dès l’enfance, à peine revenus de jouer dehors, on se fait dire de se laver les mains afin d’enlever cette « saleté ». Cela dit, loin d’être notre ennemi, le sol est essentiel à notre survie. Presque toute la nourriture qu’on consomme, les fibres qui servent à la fabrication de nos vêtements et les produits du bois qui composent nos meubles proviennent de plantes qui ont poussé dans le sol. Pratiquement toute l’eau douce le traverse ou s’écoule à sa surface avant d’atteindre les rivières, les lacs, les réservoirs et les puits d’où on la tire. Enfin, la respiration des microorganismes qui vivent dans le sol joue un rôle fondamental dans le cycle du carbone.

Afin de parler du sol à mes élèves de la fin du primaire, je souhaitais concevoir une étude scientifique pertinente qui les captiverait et leur procurerait ce moment de révélation que tous les enseignants souhaitent provoquer dans leurs classes. J’ai constaté leur intérêt croissant pour les expériences scientifiques et leur curiosité envers les lieux éloignés. Alors, plutôt que d’analyser uniquement le sol que nous trouvions dans notre quartier, nous avons étendu notre étude à des échantillons reçus d’un peu partout au pays.

J’ai commencé notre unité sur le sol par une séance de remue-méninges et j’ai demandé aux élèves ce qu’ils savaient à son propos. Je leur ai donné amplement de temps pour trouver des idées et nous en avons dressé une liste. Pour alimenter l’échange, j’ai posé des questions comme « De quoi est composé le sol? » et « À quoi sert-il? ». Ensuite, je leur ai fourni des renseignements généraux (voir encadré à la page X) et je leur ai accordé du temps en classe pour lire et discuter. Ces nouvelles connaissances servaient à favoriser un processus d’investigation riche pour les élèves.

Après la séance de lecture et d’échange, je leur ai posé quelques questions pour stimuler la réflexion : Croyez-vous qu’il y a un lien entre la composition du sol et les différentes formes de relief de notre pays? En analysant des échantillons de différentes régions, est-il possible de déterminer l’environnement géographique d’où ils proviennent? Si c’est le cas, quels sont les liens entre le sol et la géographie? Ces premières réflexions ont permis d’établir les objectifs principaux de l’étude : en analysant la composition des échantillons de différents endroits, les élèves allaient être en mesure de comparer le profil géographique des différentes régions du pays. 

Nous avons parlé des reliefs et des climats des différentes régions en observant des cartes de géographie physique. Les élèves pouvaient constater que le continent comporte plusieurs régions physiographiques. Par exemple, la portion ouest est composée de montagnes, le centre de prairies et de plaines sédimentaires, et les basses terres au sud de notre État, la Floride, sont marécageuses. La zone peuplée du Québec, les basses-terres du Saint-Laurent, est pour sa part une plaine sédimentaire. 

Certains élèves sont allés plus loin et ont comparé les régions à l’aide de cartes topographiques. Ils pouvaient ainsi non seulement voir les cours d’eau et les zones de végétation, mais aussi visualiser le relief du terrain en observant la forme des courbes de niveau et leur espacement.  

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