Skip to content

Découvrir la gestion des lacs

Par Matthew Opdyke

Traduction par Marilynn Paquette

Enseigner la gestion des lacs est une façon excitante d’intéresser les élèves à l’environnement et leur offre des possibilités pratiques d’apprendre la biologie et la chimie des lacs. Cet article propose des instructions pour trois domaines d’activités qui permettent aux élèves d’évaluer la salubrité d’un lac et d’apprendre les bases de la gestion des lacs dans un débat en classe.

Les humains dépendent des lacs pour boire de l’eau, irriguer les terres cultivées, s’amuser et pour beaucoup d’autres utilisations. De plus, les lacs offrent un habitat pour les poissons, les animaux microscopiques nommés zooplancton et des plantes et algues aquatiques. Étant donné la grande diversité de la vie aquatique des lacs, sans mentionner les humains et les autres organismes terrestres, il est primordial de s’assurer qu’ils sont gérés de manière adéquate. Le Canada et les États-Unis ont adopté une loi qui régit la qualité et l’utilisation des ressources hydriques. Ces deux pays appuient l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Toutefois, la gestion des lacs ne commence ni ne s’achève par une législation formelle. Gérer un lac demande la collaboration de plusieurs personnes, allant de ceux où les activités touchent directement le lac aux experts en chimie, biologie, gestion des ressources naturelles et en socio-économie.

Le concept le plus important à comprendre lorsque l’on doit gérer un lac est que sa gestion doit débuter dans le bassin hydrologique. Un bassin hydrologique est un endroit spécifique qui draine l’eau dans les rivières, les lacs et les autres plans d’eau. Un lac est le reflet de son bassin hydrologique parce que la nature du paysage (sa topographie, sa géologie et sa végétation) influence les types de matériaux qui y entrent. Lorsque possible, les sources de pollution des bassins hydrologiques sont traitées avant de poser problème aux lacs. Considérons le fait qu’une trop grande quantité de nutriments arrivent dans le lac à la suite d’une rivière qui aurait drainé un bassin hydrologique agricole. Ce lac connaîtrait une croissance incontrôlable des algues. Ce serait une mauvaise gestion d’ajouter des herbicides au lac pour maîtriser la croissance des algues, puisqu’une grande quantité d’herbicides sera nécessaire sans compter les nombreux traitements en dehors de la saison de croissance pour éviter leur réapparition. Il serait plus approprié d’encourager les fermiers à réduire la quantité de fertilisants qu’ils utilisent dans leurs champs ou de construire des marécages et des zones tampons pour emprisonner les nutriments des ruissellements de surface.

Le problème le plus omniprésent dans le monde est l’eutrophisation (présence trop importante de nutriments comme le phosphore et l’azote), qui perturbe l’équilibre de la vie aquatique. Un excès de nutriments accélère la croissance de plantes aquatiques, en particulier les algues, qui grandissent et s’adaptent plus rapidement aux nutriments que les plantes plus grosses. Une surabondance d’algues diminue la clarté de l’eau et la décomposition d’algues par les bactéries réduit la quantité d’oxygène présente dans l’eau. Une autre conséquence de l’eutrophisation est l’augmentation du nombre de plantes envahissantes. Si des plantes envahissantes ont déjà été introduites dans un lac, un excès de nutriments peut provoquer une croissance importante, leur permettant de mettre en danger les plantes indigènes.

Les activités de terrain proposées se concentrent sur trois paramètres en lien avec l’eutrophisation dans un lac: les ressources de l’habitat, la qualité de l’eau et la diversité et l’abondance des algues. Ces activités sont mieux réalisées dans un petit lac, à un endroit plus petit que 30 hectares pour que les professeurs puissent avoir un œil sur les élèves plus aventureux. S’il y a assez de professeurs et d’assistants, la supervision des élèves peut être plus facile si on les sépare en groupes de trois à cinq, chaque groupe supervisé par un assistant. Quelques produits chimiques dans les trousses d’essais doivent être utilisés avec précaution.

Enquête sur les ressources de l’habitat

Temps: 1 heure

Matériel: guide d’identification des plantes aquatiques, feuille de travail des ressources de l’habitat (voir l’exemple)

Contexte:

La présence ou l’absence de caractéristiques de l’habitat autour du lac dépend en partie de la condition du rivage et de la présence de nutriments entrant dans le lac par une rivière. Si le rivage est en secteur boisé ou si des rochers ont été placés sur le bord de la rivière pour prévenir l’érosion, une abondance de bois ou de roches submergés peut s’y trouver. Quelques insectes aquatiques s’attachent aux parois du bois et des roches submergés pour fuir les poissons prédateurs. Dans les eaux peu profondes, la surface du bois et des roches qui est exposé au soleil fournit du substrat pour la colonisation d’algues, qui servent de nourriture à plusieurs espèces de poissons et d’insectes aquatiques.

Dans les endroits où les nutriments entrent dans le lac par une rivière et/ou les rayons du soleil atteignent le fond de l’eau, les plantes aquatiques poussent davantage que dans des eaux profondes qui sont éloignées de la source de nutriments. Les plantes aquatiques offrent un abri contre les prédateurs et servent de source de nourriture pour la diversité de la vie aquatique, comme pour la carpe commune et les insectes aquatiques.

De plus, de jeunes poissons trouvent parfois refuge dans des endroits où la végétation est dense, ce qui rend la végétation aquatique parfaite pour nourrir plusieurs espèces de poissons. Cependant, une surabondance de plantes aquatiques ou la présence de plantes envahissantes peut nuire à la vie aquatique. Des espèces envahissantes, comme le myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum), qui se trouve en Amérique du Nord, peuvent remplacer les plantes indigènes et proliférer si rapidement que des zones de reproduction de poissons disparaissent et les réserves de nourriture diminuent.

Parmi les méthodes fréquemment utilisées par les gestionnaires des lacs afin de freiner la croissance de plantes envahissantes, on retrouve des traitements au moyen d’un herbicide, l’élimination physique et le contrôle biologique. Un herbicide systémique nommé fluridone peut aider à contrôler le myriophylle en épi, mais cet herbicide est non spécifique et a tendance à tuer les plantes indigènes. Un moyen plus sûr serait de retirer à la main les plants ou d’introduire des coléoptères et des coccinelles qui se nourrissent principalement de myriophylle. Le succès de ces méthodes repose sur l’étendue de la croissance du myriophylle et sur les investissements pour se débarrasser des espèces envahissantes. L’élimination physique doit être effectuée au minimum une fois par année ou le myriophylle repoussera à partir des graines enfouies dans les sédiments des lacs, ou le contrôle biologique peut être autonome, une fois que les coléoptères et les coccinelles sont établis et qu’ils se reproduisent.

Introduction:

Dans cette activité, l’élève identifie les plantes aquatiques et évalue les caractéristiques de l’habitat à trois endroits différents, au bord de la rive. Cette simple tâche d’observation est une étape très importante dans le processus d’identification d’éventuelles menaces pour un lac. Les endroits des sites d’étude et des rivages et lacs dépendent de leur accessibilité et de l’âge des élèves. Préférablement, les sites d’étude doivent être près les uns des autres et posséder des caractéristiques variées comme l’aménagement des rives, les régions boisées et la proximité de bras de rivières. Un rivage d’une longueur de 15 mètres et un lac d’une largeur de 6 mètres sont suffisants pour la plupart des sites.

La partie la plus difficile de cette activité est d’identifier les plantes. Il est essentiel d’avoir un guide bien illustré des plantes aquatiques comme Throuh the Looking Glass: A Field Guide to Aquatic Plants par Susan Borman et al. Les informations concernant les plantes aquatiques peuvent être trouvées sur Internet. Texas A&M University, par exemple, possède un excellent guide illustré d’identification des plantes, contenant des descriptions de l’écologie des plantes aquatiques. Il est aussi utile pour les professeurs de visiter le lac avant l’excursion afin d’avoir une idée des plantes présentes. Vous pouvez créer un guide personnalisé pour votre lac en photographiant les plantes et en utilisant des photographies avec des descriptions des plantes. Si vous avez accès au plan d’eau, les élèves peuvent récolter des plantes, ce qui peut rendre l’identification plus facile.

Procédure:

  1. Avant d’arriver au lac, divisez les élèves en groupes et donnez une brève introduction quant à l’utilisation de la terre près du lac et à l’importance d’examiner les ressources de l’habitat, la qualité de l’eau et les algues lorsqu’on envisage la meilleure façon de gérer un lac.
  2. Donnez à chaque groupe d’élèves un guide d’identification des plantes et une feuille de travail des ressources de l’habitat pour chaque site d’étude.
  3. Expliquez que les groupes doivent alterner sur les trois différents sites d’étude du rivage. À chaque site, ils devront observer les caractéristiques de l’habitat du lac et répondre aux questions sur leur feuille de travail.
  4. Lorsque les groupes ont complété leur étude de l’habitat, ramasser toutes les feuilles de travail remplies afin de les conserver ou demander aux élèves de les mettre de côté jusqu’à la fin de l’excursion.

Tester la qualité de l’eau

Temps: 1 heure

Matériel: table ou autre surface plane, trousses ou bandes pour tester la qualité de l’eau, bouteilles de plastique, bateau ou bottes-pantalons, une feuille de données de la qualité de l’eau pour chaque lieu de prélèvement (voir l’exemple)

Contexte:

Une trop grande quantité de nutriments, le phosphore et l’azote en particulier, peut mener à une mauvaise croissance des plantes aquatiques et des algues dans les lacs. Plusieurs types de phosphore (phosphore organique et phosphate) et d’azote (azote organique, nitrate et ammonium) peuvent être présents dans les lacs. La forme organique de ces éléments est présente dans la vie aquatique et dans d’autres matériaux organiques comme les feuilles qui sont emportées par le lac près d’un bassin hydrologique. L’ammonium, qui est une des formes non organiques, ne se retrouve jamais en grande quantité dans les eaux de surface. Elle sera mesurée seulement s’il y a une source de pollution d’ammonium dans le lac. Les concentrations de phosphate et de nitrate sont les indicateurs de la qualité de l’eau utilisés pour identifier l’eutrophisation.

Dans de saines conditions, la concentration de phosphate dans les lacs d’eau douce est normalement plus basse que celle du nitrate. Pour cette raison, le phosphate est le meilleur indicateur d’eutrophisation: une augmentation de phosphate accentuera la croissance des algues et des plantes aquatiques à un rythme plus grand qu’avec la même quantité de nitrate.

Par contre, une grande concentration de nitrate peut vouloir dire que de l’engrais azoté se libère des terres cultivées et se retrouve dans des bassins hydrologiques en amont du lac. Généralement, des concentrations de phosphate et de nitrate qui dépassent 0,1 et 0,5 milligramme par litre d’eau, respectivement, contiennent une énorme quantité de nutriments, ce qui peut causer l’eutrophisation.

Introduction:

Les concentrations de nitrate et de phosphate peuvent être mesurées à l’aide de trousses pour tester les quantités de nutriments, qui sont en vente dans les magasins de fournitures scientifiques. Ces trousses sont portatives et il y en a une spécifique à chaque nutriment. Elles contiennent des directives étape par étape et tout le matériel nécessaire. On y indique que l’utilisateur doit ajouter une petite quantité de substance chimique dans un échantillon d’eau, ce qui change la couleur de celle-ci. La couleur de l’eau sera alors comparée à une charte des couleurs sur un graphique qui indique les concentrations de nutriments. Les bandes de tests sont une autre option si vous n’avez pas de trousses de test. Ces bandes traitées chimiquement doivent être trempées dans des échantillons d’eau. Les bandes sont une meilleure solution pour les jeunes élèves et sont habituellement moins chères que les trousses. Par contre, les bandes sont moins efficaces que les trousses.

Procédure:

  1. Déterminez un endroit parmi les sites d’étude (les mêmes que ceux utilisés pour enquêter sur les ressources de l’habitat) et mettez en place une station d’analyse de l’eau en utilisant une table, des bouteilles d’eau, une trousse ou des bandes de test et une feuille de données pour les résultats.
  2. Demandez aux élèves de suivre les instructions lorsqu’ils submergeront les bouteilles d’eau à la surface de l’eau pour amasser des échantillons d’eau à chacun des trois sites d’étude.
  3. À la station d’analyse de la qualité de l’eau, demandez à chaque groupe d’analyser leurs échantillons d’eau et de noter les résultats de phosphate et de nitrate sur la feuille de données. Cette activité est la plus ardue des trois parce qu’une attention aux détails est primordiale lors des tests de l’eau. Si les groupes ont des résultats différents causés par des erreurs lors des analyses, les professeurs devront déterminer quelles mesures sont les plus exactes.
  4. En complément de cette activité, les élèves peuvent utiliser une louche à long manche ou un instrument similaire pour récolter des échantillons d’eau à des profondeurs différentes au centre du lac. En eaux plus profondes, ou le soleil ne se rend pas, les concentrations de nutriments peuvent être plus grandes si les algues consomment les nutriments disponibles en surface.

Identification des algues

Temps: 1 heure

Matériel: microscope composé et lames, pipettes de plastique ou pailles, bouteilles de plastique, bateau ou pantalons-bottes, guide d’identification des algues, feuilles de travail d’identification des algues

Contexte:

Le but de cette activité est d’initier les élèves à la vie microscopique du lac en leur demandant de récolter et d’analyser des algues sous un microscope composé. Lors de cette activité, beaucoup d’élèves observeront pour la première fois toute une communauté d’organismes qui sont une source importante de nourriture pour la vie aquatique et sont essentiels à la survie de nombreux poissons.

Dans la gestion des lacs, les algues sont considérées comme étant bénéfiques puisqu’elles sont une source de nourriture pour le plancton et les poissons. Toutefois, une croissance trop importante des algues peut vouloir signifier qu’il y a eutrophisation. Une surabondance d’algues peut obstruer les installations de traitement d’eau; elles peuvent troubler l’eau, ralentir la croissance des plantes aquatiques, produire des goûts et des odeurs indésirables. De plus, lorsquedesalgues en excès meurent et se retrouvent au fond du lac, elles sont décomposées par les bactéries, ce qui cause une diminution de la concentration d’oxygène et peut entraîner la suffocation pour les poissons et organismes qui vivent au fond de l’eau. Un faible taux d’oxygène est un problème répandu dans les plans d’eau du monde, y compris le lac Érié situé dans les Grands Lacs, le golfe du Mexique et le golfe du Saint-Laurent.

En moyenne, on retrouve annuellement plus de 100 espèces d’algues dans les lacs; parmi ce nombre, 8 à 10 espèces représentent 90 % de la population totale d’algues. L’abondance et la diversité des algues varient en fonction de la température, la lumière du soleil, les nutriments et le débit. En hiver, les groupes les plus communs sont les dinoflagellés, de petites algues vertes et brun doré et quelques diatomées. Les diatomées sont plus présentes au printemps à cause de leur croissance rapide.

Les dinoflagellés et les cyanobactéries sont plus abondants pendant l’été. Les cyanobactéries dominent fréquemment dans les plans d’eau eutrophes lorsque la concentration de phosphore dépasse celle de l’azote. Ceci est dû à l’habileté de la cyanobactérie, qui est la seule à la posséder, de convertir l’azote atmosphérique en une forme d’azote biologiquement disponible. Ce processus se nomme la fixation de l’azote.

Dans plusieurs cas, la croissance des algues dépend beaucoup de la concentration des nutriments. Dans les eaux douces, le phosphate est généralement le nutriment qui cause une croissance excessive des algues. Le phosphate provient de sources comme les usines de traitement des eaux usées, les fertilisants pour les terres cultivées et les déchets animaux. Lorsque de grandes concentrations de phosphate proviennent d’une usine de traitement des eaux usées, la gestion se concentre vers la réduction des concentrations dans l’effluent, par exemple, en construisant des marais entre les eaux usées et les cours d’eau récepteurs pour permettre aux plantes aquatiques d’extraire le phosphore de l’eau. Si la situation est complexe et que de nombreuses sources de nutriments venant des bassins hydrologiques ne peuvent être directement traitées, on doit trouver des méthodes pour réduire l’abondance d’algues dans le lac. Parmi les options: augmenter le débit de l’eau du lac pour amener les algues à l’embouchure d’une rivière, utiliser des herbicides, faire pousser des plantes vivant dans des marais le long de la côte pour réduire l’infiltration des rayons du soleil dans l’eau et pour absorber le phosphore.

Procédure:

  1. Demandez aux élèves de récolter des échantillons d’eau. Cette activité peut être faite de la même façon que celle de l’analyse de la qualité de l’eau et simultanément si on manque de temps. Si possible, prenez des échantillons dans l’eau libre et sur le bord de l’eau pour récupérer un plus grand nombre d’algues. Par exemple, les diatomées tolèrent plus l’ombre que les algues vertes. Le volume de l’échantillon n’est pas un facteur critique: un millilitre seulement est nécessaire pour l’examiner sous un microscope composé.
  2. Si une prise de courant est disponible sur le site d’étude pour illuminer les échantillons, les élèves pourront voir les algues directement sur le site. Demandez aux élèves, à tour de rôle, d’observer et d’identifier les algues dans la classe, à la suite de l’excursion. Utilisez une pipette de plastique ou une paille pour transférer les gouttes d’eau sur les lames des microscopes. Une goutte d’eau équivaut à environ un millilitre, alors si les élèves comptent le nombre d’algues sur leur lame, ils peuvent estimer la densité des algues, exprimée en abondance par millilitre. Examiner la densité des algues peut être avantageux s’il y a des différences observables dans la qualité de l’eau le long du lac (exemple: dans un endroit adjacent à une forêt, opposé à l’embouchure d’une rivière où l’eau possède une grande concentration de phosphate).
  3. Demandez aux élèves d’identifier les algues dans leurs échantillons par groupes (exemple: les algues vertes, les cyanobactéries, les diatomées). Cet exercice demande l’aide d’un professeur ou d’un assistant qui possède des compétences de bases en identification d’algues en utilisant des images. Internet fournit de nombreuses ressources pour l’apprentissage au sujet des algues. Par exemple, Microscopy-UK offre un excellent guide d’identification pour les groupes d’algues. Pour une copie papier, A Beginner’s Guide to Freshwater Algae, par Belcher et Swaler, est un guide d’identification que l’on peut utiliser. (Voir la liste des ressources).
  4. Demandez à chaque groupe de noter les noms et la densité de chaque type d’algues qu’ils identifient, organisés en fonction de l’endroit où les échantillons ont été prélevés. (Voir la feuille de travail d’identification des algues).

Discussion des résultats

À la fin de l’activité, ramassez toutes les feuilles de travail et vérifiez leur exactitude. Il y aura inévitablement des erreurs dans l’identification des algues et des plantes ainsi que dans les résultats des tests de la qualité de l’eau. Par conséquent, utilisez les données les plus fiables pour une discussion en classe. La discussion doit être entamée par le professeur, ce qui permet aux élèves d’interagir en apportant des commentaires et en posant des questions pendant que le professeur présente les résultats de l’excursion de classe. Après les résultats présentés, la discussion peut se concentrer sur la façon dont les résultats peuvent aider à déterminer la santé du lac. Par exemple, une absence générale de plantes envahissantes, une diversité d’algues (plus que deux groupes) et un habitat approprié pour la vie aquatique indiquent que le lac est sain. Par contre, si des tapis d’algues flottent sur le lac et que les concentrations de phosphate et de nitrate sont plus hautes que 0,1 et 0,5 milligramme par litre d’eau, respectivement, le lac peut être eutrophique.

Il a une grande variété de facteurs autres que ceux examinés dans cet exercice qui peuvent révéler la santé d’un lac. Internet offre beaucoup de sources d’information sur la façon dont la santé d’un lac est perçue et ce qu’elle signifie pour la santé des humains et de la vie aquatique. (Voir la liste des ressources). Les questions suivantes peuvent mener à d’intéressantes conversations: Comment les organismes aquatiques ou les humains sont-ils touchés par la mauvaise qualité de l’eau? Quels tests additionnels peuvent être effectués pour déterminer la santé d’un lac? Comment les mesures de la qualité de l’eau et des algues peuvent-elles varier selon les différentes saisons?

Débat sur la gestion des lacs

Après avoir discuté des résultats, divisez la classe en quatre ou cinq groupes. Donnez à chaque groupe un rôle à jouer dans la discussion sur la façon dont leur lac devrait être géré afin d’assurer et de maintenir la qualité de l’eau. Une variété de rôles peuvent être assignés : un fermier possédant des cultures en amont du lac, le maire d’une ville qui est adjacente à une rive, un pêcheur et un gestionnaire d’une installation de traitement des eaux usées qui déverse les eaux dans le lac.

Expliquez brièvement leurs rôles et leurs ambitions. (Voir les descriptions des rôles plus bas).

Donnez à chaque groupe de 10 à15 minutes de préparation pour une présentation orale de 5 à 10 minutes sur la gestion des lacs, selon son point de vue. Le temps en classe restant peut être passé en demandant aux groupes de choisir un plan de gestion des lacs qui serait le plus bénéfique au lac ou qui serait satisfaisant pour chacun des personnages de la discussion.

Descriptions des rôles

Fermier: La priorité du fermier est de produire les meilleurs plants possibles en utilisant des fertilisants d’azote et de phosphore dans ses champs. Si les fertilisants ne sont pas utilisés, le rendement des cultures diminuera de 50 pour cent et le fermier fera faillite d’ici cinq ans. Le lac se trouve à une distance d’un mille en aval d’une rivière qui draine l’eau vers ses terres et transporte dans le lac des fertilisants retirés des champs lors des orages. Le fermier veut faire de son mieux pour maintenir la santé du lac. Toutefois, sa priorité est de faire un profit pour subvenir à sa famille et il ne peut réduire la quantité de fertilisants qu’il utilise.

Maire: Le maire sert les intérêts du public et doit prendre des décisions selon les besoins d’une importante population. Le lac approvisionne la ville en eau et offre des activités récréatives qui sont profitables aux touristes. Donc, une bonne qualité de l’eau est impérative. Le maire reconnaît que la gestion du lac est une nécessité, mais il désire trouver une façon de satisfaire tous ceux qui habitent dans le bassin hydrologique du lac.

Pêcheur: Le pêcheur n’habite pas dans le bassin hydrologique du lac, mais apprécie à l’occasion attraper et manger les poissons du lac. Il appuie tous les efforts pour le maintien et l’amélioration de la santé du lac, plus particulièrement depuis qu’il y a plusieurs autres lacs dans les alentours où il peut pêcher.

Gestionnaire des installations de traitement des eaux usées: Le gestionnaire des installations de traitement des eaux usées est peu enclin à améliorer la santé du lac. Il sait que les nutriments sont rejetés dans le lac par les installations de traitement des eaux usées, mais n’importe quel effort pour diminuer la quantité de nutriments rejetés lui coûterait beaucoup d’argent. Tout ce qui est traité par les installations provient d’une ville avoisinante. De plus, le directeur a récemment investi une grosse somme d’argent pour agrandir les installations afin de s’adapter à une ville en pleine croissance.

Solutions de gestion

Il y a de nombreuses options de gestion que les élèves doivent examiner. Tout dépendant de la flexibilité de l’attitude du groupe, le fermier peut être têtu et refuser d’agir ou il peut demander des subventions gouvernementales pour faire pousser des bandes de gazon au bord de la rivière. Les bandes de gazon peuvent absorber le phosphore et l’azote avant qu’ils n’entrent dans la rivière et n’arrivent en aval dans le lac. Une autre solution serait de faire pousser une autre culture que le maïs, une culture qui ne dépend pas des engrais.

Après avoir entendu la décision du fermier, le maire peut répondre en adoptant des lois qui limiteraient l’utilisation des engrais si le fermier est entêté. Aussi, le maire peut choisir de résoudre le problème au lac au lieu d’à la source. Dans certains cas, cela devient une nécessité, en particulier lorsqu’il y a une forte coalition de fermiers dans le bassin hydrologique capable de bloquer n’importe quelle loi qui demanderait une réduction de l’utilisation des engrais. Les solutions de gestion pour réduire la quantité d’azote et de phosphore dans le lac peuvent inclure de détourner une partie du débit de la rivière autour du lac ou de construire des marais à l’embouchure de la rivière pour absorber les nutriments avant qu’ils n’entrent dans le lac.

Parmi les solutions de gestion offertes par le pêcheur, il peut proposer de faire du bénévolat pour arracher les plantes envahissantes ou, s’il y a une trop forte croissance d’algues, de faire bénéficier les gens de son expertise en identifiant quelles espèces de poissons consomment une grande quantité d’algues. Malheureusement pour le pêcheur, il ne vit pas dans le bassin hydrologique. Alors, le fermier, le maire et le gestionnaire des installations de traitement des eaux usées peuvent décider d’ignorer son opinion si l’amélioration de la santé du lac devient coûteuse.

Même si le gestionnaire des installations de traitement des eaux usées a peu d’intérêt pour le lac, il réalise que les autres vont agir et que le plan d’action de la gestion peut être nuisible à son entreprise s’il ne recommande pas d’autres solutions. Une solution peut être d’augmenter les taxes de la ville pour payer la construction de marais qui retireraient les nutriments des effluents avant qu’ils n’entrent dans le lac. Cela peut être acceptable pour le maire et les contribuables, considérant que le gestionnaire des installations traite des eaux usées. Le gestionnaire peut aussi demander des subventions gouvernementales pour améliorer ses méthodes pour retirer les nutriments des effluents rejetés. Il peut aussi travailler avec le fermier pour transporter une partie des nutriments rejetés à ses champs comme source d’engrais.

Le nombre de rôles différents et de solutions de gestion est infini. Les découvrir et trouver des idées sur la gestion des lacs est une activité qui amène les élèves à réfléchir sur la façon dont les communautés interagissent à propos des enjeux de l’eau et l’importance de la préservation des ressources naturelles. Ensemble, l’excursion et le débat en classe donnent aux élèves une introduction sur les méthodes et les défis de la gestion des lacs.

L’excursion est une excellente chance pour l’apprentissage concret de la physique, de la chimie et des aspects biologiques d’un lac alors que le débat en classe utilise les résultats de l’excursion pour développer une pensée critique sur la façon dont nous gérons nos ressources et les difficultés de confronter les opinions de tous.

 

—————————————————

Feuille de travail des ressources de l’habitat

  1. Quelles sont les deux plantes les plus présentes?
  2. Y a-t-il des plantes envahissantes? S’il y en a, nommez ces plantes envahissantes.
  3. Y a-t-il plus de plantes envahissantes que de plantes indigènes? Si oui, les plantes envahissantes sont-elles 25, 50, 75 ou 100 % plus abondantes que les plantes indigènes?
  4. La clarté de l’eau est-elle troublée par la présence d’algues à la surface de l’eau?
  5. Y a-t-il suffisamment de plantes pour protéger les poissons des prédateurs et quels types de plantes offrent un meilleur abri?
  6. Outre les plantes, y a-t-il d’autres types d’abris pour la vie aquatique sur la rive du lac (exemple de larges roches)?

 

Feuille de données de la qualité de l’eau
 

Endroit de l’échantillon

 

Heure de la prise de l’échantillon

Concentration de nitrate (mg/L) Concentration de phosphate (mg/L)
Entrée de la rivière 10 h 10 (1,1). (0,3).
Berge forestière 10 h 20 (0,4). (0,1).
Berge ouverte aux activités aquatiques 10 h 30 (0,7). (0,1).

 

Feuille de travail d’identification des algues
Endroit de l’échantillon Heure de la prise l’échantillon Groupes d’algues et leur abondance par millilitre d’eau
 

 

Entrée de la rivière

 

 

10 h 10

algues vertes – 23
diatomées – 11
cyanobactéries – 5

——————————————————-

Matthew R. Opdyke est professeur auxiliaire d’études environnementales à Point Park University à Pittsburg, en Pennylvanie.

Marilynn Paquette est une traductrice pigiste ayant fait ses études à l’Université de Sherbrooke en traduction professionnelle.

Ce qui précède est une traduction de « Discovering Lake Management: Getting Students’ Feet Wet » qui a été publié en Green Teacher 80, Hiver 2007.

No comments yet

Leave a Reply