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L’aquaponie à faire soi-même

par Katherine Jenkins

traduit par Julie Lalumière

Chaque année, dans mon cours de sciences, l’opinion largement partagée est que l’être humain est une calamité. La plupart des élèves semblent s’être faits à l’idée que l’humain ne peut voir qu’une relation dysfonctionnelle avec le reste du monde naturel. Toutefois, mes élèves et moi avons été en mesure d’adopter un autre point de vue à l’égard du potentiel de l’être humain, dans un premier temps grâce à la lecture de passages de l’œuvre de Robin Wall Kimmerer, Braiding Sweetgrass, et dans un deuxième temps, grâce à la fabrication de notre propre système aquaponique. Ces deux activités nous ont respectivement offert une vision inspirante de la façon dont les êtres humains peuvent vivre en communion les uns avec les autres, mais aussi avec le reste du monde naturel, et permis de développer des compétences pratiques par la conception d’un système imitant plus fidèlement les systèmes rétroactifs et sans pertes du monde naturel.

Lors de nos discussions sur les conditions déplorables causées par la dégradation de l’environnement, il était primordial pour mes élèves et moi de trouver des manières concrètes d’y remédier. Comme Nina Beth Cardin, rabbine locale et activiste environnementale, nous l’a si bien expliqué lorsqu’elle a participé à l’une des tables rondes que nous avions organisées à l’école à l’occasion du Jour de la Terre, nous devons changer et innover notre pensée créative quant aux défis environnementaux actuels et à venir. Au lieu de nous demander ce qu’il est responsable de faire avec nos déchets, nous devrions plutôt nous concentrer à concevoir des systèmes qui n’en génèrent pas, comme ceux que l’on retrouve dans la nature et qui devraient par conséquent être l’inspiration première des systèmes créés par l’humain. L’aquaponie, soit la culture de légumes-feuilles et l’élevage de poissons simultanés, est l’un des meilleurs exemples de systèmes qui suivent de près ce principe. Même si elle n’est pas sans défauts et qu’elle ne permettra pas de résoudre tous les problèmes, l’aquaponie constitue toute de même un exemple de solution novatrice à un problème de longue date. De plus, il s’agit d’une activité facile à intégrer à un programme scolaire, qui permet à la fois aux élèves du secondaire de comprendre la situation actuelle et d’acquérir une certaine expertise technique.

En juin dernier, les élèves avec lesquels j’ai commencé à fabriquer un système aquaponique il y a quatre ans ont terminé leurs études. Au cours de la dernière année scolaire, un groupe d’élèves de la 9e à la 12e année, âgés de 14 à 17 ans, et moi avons continué d’entretenir notre ancien système aquaponique et en avons bâti un second à partir d’un autre modèle, plus petit que le premier, afin qu’il puisse être installé dans notre serre. Fabriquer ces systèmes avec les élèves figure parmi mes expériences pédagogiques les plus gratifiantes. Le présent article vise donc à vous faire part de la manière dont a débuté cette fabuleuse aventure et de son déroulement.

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