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La merveilleuse alliance de la faune et de la flore

Une activité qui aide les enfants de 5 à 8 ans à comprendre l’interdépendance des espèces forestières.

 

par Sarah M. Schwartz

Traduit par Noële Belluard-Blondel

 

Lorsque vous entendez le mot “forêt”, que vous vient-il à l’esprit? La plupart des gens disent que ce sont les arbres mais il y a tant d’autres choses dans ces complexes écosystèmes. Le sol, le climat, les plantes du sous-bois et les animaux, tous ensemble combinés, font de la forêt ce qu’elle est. Cette activité a pour but d’aider les élèves âgés de cinq à huit ans à comprendre l’interdépendance de l’ensemble des éléments de ce tout. Chacun devient un animal dans un habitat forestier spécifique pour la journée. Les enfants décident de quels éléments d’habitat ils ont besoin et de ce qu’ils feront s’ils en perdent un. Soit ils s’adapteront, soit ils disparaîtront.

Préparation : D’une manière générale, les forêts peuvent être divisées en deux catégories, les forêts de conifères  et celles constituées de feuillus. Une forêt de conifères est constituée d’arbres à pommes de pin avec des feuilles en forme d’aiguilles. Les aiguilles tombent continuellement tout au long de la vie de l’arbre si bien qu’il ne semble jamais dépouillé à un quelconque moment. Les arbres des forêts de feuillus perdent généralement leurs feuilles à une période spécifique de l’année (l’automne) puis, de nouvelles poussent (au printemps). En Amérique du Nord, ces forêts sont ordinairement qualifiées de forêts caduques.

Bien sûr, il y a toujours des exceptions à la règle. Le mélèze, connu aussi sous le nom d’épinette rouge (Larix sp.), est un conifère qui perd ses aiguilles à l’automne. Et le madrone (Arbutus menziesii) est un arbre caduc qui conserve ses feuilles toute l’année. Près de quel type de forêt habitez-vous? Avez-vous des arbres dans votre région qui constituent des anomalies telles que le mélèze ou le madrone? Ont-ils une fonction spéciale dans votre forêt locale? Faites-en un des sujets de discussion.

En fonction du temps et de la taille de votre classe, il pourrait vous être utile de fournir une présentation générale des types de forêts et de leurs composantes la veille de l’activité effective.

Si vous êtes entourés par une forêt sèche et désertique de pins, une forêt boréale septentrionale, un bois de feuillus oriental ou une forêt tropicale tempérée, utilisez le type de forêt qui se trouve le plus près de chez vous pour cette activité. Ainsi, les enfants se familiariseront davantage avec les animaux et les plantes dont vous leur parlerez. Je vis dans la région de la forêt tropicale tempérée du Nord-Ouest du Pacifique, laquelle se caractérise par un important couvert de conifères, un sous-bois de type caduc, beaucoup de précipitations, un éventail d’animaux et beaucoup de verdure dans l’ensemble.

Choisissez suffisamment d’animaux dans votre type de forêt de sorte que chaque élève en ait un. Ne vous limitez pas à des animaux sympathiques et doux. Incluez des insectes, des oiseaux,  des mammifères, des amphibiens, des reptiles et des poissons et assurez-vous que les herbivores,  les carnivores et les omnivores soient tous représentés. Indiquez les animaux indigènes et ceux introduits. Toutes ces informations peuvent servir de tremplin à une discussion lorsque les élèves choisiront l’animal qu’ils souhaitent être.

Sélectionnez 5 éléments constitutifs de l’habitat qui caractérisent  la forêt choisie et qui sont utilisés par tous les animaux pour se nourrir, se cacher ou comme lieux de nidification et de repaire. (Voir le tableau ci-dessus). Si vous avez besoin d’aide pour trouver quels sont les animaux et les  éléments constitutifs de leur habitat relativement au type de forêt que vous avez choisi, allez voir les sites du département fédéral ou provincial de la faune et de la flore ou des ressources naturelles ou rendez-vous à votre bureau local. (Les services fédéraux de vulgarisation sont une autre excellente ressource pour  l’inventaire des plantes indigènes et de la faune et de la flore.)

Un tableur peut vous aider tout au long de ce processus. J’ai fourni un exemple ci-dessus pour ma propre région.  Notez que certains animaux sont listés deux fois. Ce sont ceux qui ont d’autres options lorsque leur habitat commence à changer.

Une fois que vous avez établi votre liste d’animaux, faites choisir à chaque élève celui qu’il aimerait représenter dans cette activité. En utilisant des cliparts, des magazines ou une recherche en ligne, localisez chaque animal par une image. Coupez et collez les images sur du papier cartonné, puis faites un trou de chaque côté, passez-y un fil et nouez-le. Ce cartonné peut ensuite être mis au cou des enfants au début de l’activité. S’ils ont le temps de faire leur insigne distinctif la veille de l’activité, cela les incitera à commencer à réfléchir sur les besoins de l’animal qu’ils ont choisi.

Pour familiariser les enfants à l’animal qu’ils ont choisi, faites-les discuter de son alimentation, de son habitat et des endroits où il se cache. Puisque les connaissances des enfants vont varier, vous pourriez vouloir prévoir une sélection de livres montrant de manière réelle des photos d’animaux  dans leur habitat naturel. Des magazines tels que Ranger Rick ou National Geographic peuvent aussi s’avérer utiles. Tandis que les élèves regardent les photos,  demandez-leur où l’animal se niche ou se terre, ce qu’il mange et où s’adapte-t-il le mieux à son environnement.

Matériaux

Photos des animaux sélectionnés, colle, papier/carton rigide, fil, poinçonneuse, éléments constitutifs de l’habitat (réels ou en images)

Activité

1. Choisissez une zone avec beaucoup d’espace pour s’y mouvoir, de préférence à l’extérieur. Si une zone proche en extérieur illustre le type de forêt choisi, cela vous permettra d’utiliser des éléments d’habitat réels plutôt que des accessoires ou des images. Déterminez quelle partie de cette zone sera le lieu de rassemblement des animaux qui disparaîtront durant cette activité.

2. Choisissez cinq éléments d’habitat en lien avec le type de forêt choisi et placez des photos ou des accessoires  pour représenter chacun.
Ici, dans la forêt tropicale tempérée du Nord-Ouest du Pacifique, les éléments d’habitat que j’ai choisis sont un ancien pseudotsuga, un myrtillier, un rondin de bois en décomposition, des champignons et un érable circiné. Discutez de l’utilisation de chacun des éléments d’habitat puis disposez-les dans un large périmètre circulaire de la zone.

3. Demandez à vos élèves d’aller à l’un des éléments d’habitat dont ils ont besoin. Un roitelet, un écureuil, un tétras et un raton-laveur par exemple peuvent tous être associés au myrtillier. Ils représentent le premier tiers des animaux.  Note : tous les animaux des élèves ne trouveront pas l’élément d’habitat qu’il leur faut.

4. Demandez aux élèves restants  —second tiers des animaux, des carnivores pour beaucoup d’entre eux — de s’associer au premier tiers des animaux qu’ils peuvent manger. Par exemple, un lynx roux peut s’associer au tétras qui est lui-même associé au myrtillier

5. Continuez l’étape 4 jusqu’à ce qu’une source de nourriture ou un élément d’habitat  ait été attribué à tous les élèves.

6. Discutez des autres possibilités d’association.  Par exemple, un tétras peut être associé au myrtillier comme source de nourriture mais peut aussi utiliser l’érable circiné pour s’y cacher. Le lynx roux qui est associé au tétras peut aussi manger l’écureuil ou le roitelet.

7. Introduisez un scénario qui aboutisse au besoin de changer d’élément d’habitat. Par exemple, un propriétaire forestier décide qu’il n’aime pas les rondins de bois en décomposition qui jonchent le sol de la forêt et les enlève tous.  Les animaux qui sont associés à l’élément d’habitat disparu doivent trouver quelque chose d’autre auquel s’associer.  Dans l’exemple ci-dessus, un porc-épic, un triton et un serpent, lesquels vivent tous dans des rondins de bois, vont perdre leur maison.  Le porc-épic peut s’installer dans le creux du pseudotsuga. Le serpent peut s’associer au campagnol arboricole. Mais si le triton ne peut trouver d’association, il mourra et devra se rendre dans la zone d’extinction.

8. Ôtez un autre élément d’habitat et expliquez-en la raison. Cela permet aux enfants de comprendre le processus de cause à effet des changements d’habitats selon qu’il est dû à un changement naturel ou aux activités humaines. Faites se réassocier les élèves ou faites-les se rendre dans la zone d’extinction.

9. Continuez d’ôter les éléments jusqu’à ce qu’ils aient tous disparus. Tous les élèves se trouvent alors dans la zone d’extinction.

Conclure

Discutez de quels animaux pourraient changer d’habitat et s’y adapter. Exemple : on trouve souvent en ville des ratons-laveurs qui mangent les détritus des poubelles. Discutez sur les éléments d’habitat qui ont affecté le plus et le moins d’animaux. Identifiez le concept des espèces fondamentales. Ce sont celles qui, une fois leur habitat perturbé, ont affecté à leur tour d’autres espèces.

Sujets de discussion plus poussés : quels animaux ont disparu dans votre région? Qu’est-ce qui a causé l’extinction de ces animaux?  Quels animaux sont menacés ou en danger dans votre région? Qu’est-on en train de faire pour empêcher leur extinction?

L’environnement autour de nous change en permanence. Certains de ces changements sont naturels tels que les volcans, les inondations ou les tempêtes. D’autres sont causés par l’homme comme l’extermination des loups aux États-Unis. Peu importe quelle en est l’origine, les écosystèmes peuvent changer. Cette activité aide les enfants à comprendre les relations existant entre les animaux et leur habitat et ce qui arrive à ces mêmes animaux si leur écosystème change.

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Sarah Schwartz est sylvicultrice de formation. C’est aussi dans l’âme une maman qui fait l’école à la maison et qui vit à Sutherlin dans l’Orégon.

Noële Belluard-Blondel est traductrice de l’anglais, de l’espagnol, de l’italien et accessoirement de l’allemand au français. Elle s’est, entre autres, spécialisée en Environnement et vit pour l’heure dans les Alpes françaises. Octobre 2012

 

Ressources pour l’enseignant

Brockman, C. Frank. A Guide to Field Identification, Trees of North America, Golden Books, 1986.

National Geographic Book of Mammals Volume 1 A-J, National Geographic Society, 1981.

National Geographic Book of Mammals Volume 2 K-Z, National Geographic Society, 1981.

 

Ressources pédagogiques

Anthony, Joseph and Cris Arbo. In a Nutshell, Dawn Publications, 1999.

George, Jean Craighead. The Wolves are Back, Dutton’s Childrens Books, 2008.

Lyon, George Ella. Counting on the Woods, DK Publishing Inc., 1998.

Ward, Jennifer. Forest Bright, Dawn Publications, 2005.

Willis, Nancy Carol. Raccoon Moon, Birdsong Books, 2002.

 

Traduction de “Wonderful Wildlife Web” de Green Teacher 90.

 

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