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Agir pour l’eau : influence d’une jeune Zambienne

Par Michelle Macdonald

Traduit par Nicole Laurendeau

ENSEIGNER LA PROBLÉMATIQUE DE L’EAU DANS LE MONDE ne va pas sans difficulté, compte tenu de l’ampleur du problème. Par exemple, plus de trois milliards d’êtres humains n’ont toujours pas accès à de l’eau potable ou à des installations sanitaires de base. Toutefois, ces données ne tiennent pas compte des millions de gens qui profitent l’action locale et développement communautaire. Ce sont ces récits d’espoir et de prise en charge qui interpellent les élèves et qui transforment leur sentiment d’impuissance en vision du possible. Lorsqu’ils réalisent que des solutions existent, ils ont davantage tendance à vouloir agir.

L’une des façons d’intéresser les jeunes aux questions mondiales de l’eau est de recueillir des histoires concernant des enfants de pays en développement qui ont connu des problèmes d’eau de puits contaminée ou d’absence de toilettes. Les récits de ces enfants ne font pas que pointer les problèmes; ils révèlent que leur communauté a relevé les défis au moyen de solutions créatives et a ainsi pu améliorer la santé du de l’environnement.

Parmi ces enfants figure Tikho, une Zambienne1 de dix ans à qui, en avril 2010, une éducatrice de Calgary a demandé de raconter son histoire. La fillette a accepté avec plaisir et, à l’aide d’une caméra numérique, elle a entrepris de fournir photos et vidéos dépeignant son quotidien, plus particulièrement en ce qui a trait à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement.

L’une de ses tâches était d’aller puiser de l’eau pour sa famille. Malheureusement, la pratique de défécation en plein air avait souillé le point d’eau de la communauté. En saison de pluies, le puits était particulièrement vulnérable lorsque des excréments d’origine humaine et animale s’y infiltraient à travers le couvercle rudimentaire. Pour cette raison, on avait surnommé la ville de Tikho Chipulukusu, ou « la maudite », car les habitants tombaient souvent malades et mouraient de maladies d’origine hydrique.

Alors comment le nom de la ville est-il soudain devenu Mapolo, ou« la bénie »? Réponse : grâce à la sensibilisation. Gladys, la mère de Tikho, est infirmière à l’emploi de Seeds of Hope International Partnerships, organisme qui donne de la formation aux communautés désireuses d’améliorer la qualité de leur eau, leur hygiène et leur système sanitaire. Une fois qu’ils ont compris ce qui les rendait malades, les résidents de Chipulukusu sont passés à l’action, d’abord en installant des tippy taps, postes de lavage de mains consistant en un contenant d’eau et de savon suspendu à un arbre par une corde. Les enfants savent maintenant qu’il faut se laver les mains avant les repas et chaque fois qu’ils vont aux toilettes. 

Les membres de la communauté ont également appris à traiter l’eau contaminée grâce au filtre à sable biologique, une technologie simple et peu coûteuse. Quand on verse l’eau usée dans ce filtre, près de 98 % des pathogènes sont éliminés et l’eau trouble en ressort limpide. Tikho a maintenant la chance de pouvoir utiliser des toilettes, car les résidents ont construit des latrines qui, en retenant les matières fécales, contribuent à éliminer la transmission de maladies. La qualité de l’eau s’en trouve donc améliorée puisqu’il y a moins d’excréments pour contaminer le puits.   

Une bonne façon d’intéresser les jeunes aux enjeux reliés à l’eau et à l’assainissement est de faire connaître des histoires comme celle de Tikho. Notre programme a révélé que les élèves du primaire se sont sentis motivés à changer leurs habitudes d’utilisation de l’eau en regardant la vidéo de Tikho et de ses amis qui vont chercher de l’eau de puits, qui comprennent ce qui rendait leur communauté malade et  prennent des mesures pour avoir de l’eau potable.

La plupart des enfants sont si consternés par la surconsommation d’eau en Amérique du Nord quand on la compare à celle de la communauté de Tikho qu’ils pensent maintenant à fermer le robinet quand ils se brossent les dents ou à prendre leur douche moins longtemps. « Qu’est-ce qu’on peut faire chez nous? », demandent-ils. Cette question constitue un point de départ vers la citoyenneté planétaire. Comme l’a expliqué une étudiante de troisième secondaire à Calgary :

 « En Zambie, les gens utilisent moins de 20 litres d’eau par jour alors que chez les Calgariens, c’est plus de 300. Alors on s’est demandé : pourrait-on en utiliser moins? Et si oui, pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas? »

Sa classe de leadership mondial a alors examiné différentes façons de conserver l’eau chez soi, puis a préparé des tests de fuites d’eau des toilettes à la maison pour sensibiliser les proches au gaspillage. Par la suite, ayant constaté que la chasse d’eau des urinoirs de l’école était activée toutes les six minutes, le groupe a fait pression pour que la commission scolaire installe des sondes aidant à réduire la consommation d’eau. 

L’exemple de Tikho, ou toute autre action qui s’attaque à la problématique de l’eau à l’échelle locale et mondiale, permet aux jeunes nord-américains de cerner les défis pour mieux penser les solutions. Un enseignant de troisième secondaire affirme qu’en participant à un projet concret, ses étudiants ont repris espoir face à des problèmes mondiaux apparemment insurmontables. « Ils ont senti qu’ils faisaient partie de quelque chose de plus grand qu’eux – et ils ont compris qu’ils n’étaient pas seuls dans leur effort pour un monde meilleur. »

Michelle Macdonald est la responsable de Youth Wavemakers, un programme de sensibilisation sur l’eau mis sur pied par le Centre for Affordable Water and Sanitation Technology (CAWST) à Calgary, en Alberta. Vous pouvez télécharger gratuitement une présentation multimédia sur l’histoire de Tikho, les activités décrites plus bas ainsi que des dizaines d’autres ressources éducatives en version anglaise au site www. cawst. /wavemakers.

Traduit par Nicole Laurendeau, étudiante au baccalauréat en traduction professionnelle de l’Université de Sherbrooke

Notes

1. En 2010, Lisa travaillait comme responsable de formation pour le programme Youth Wavemakers de CAWST.

 (below: text from the Activities section)

Activités

Les trois piles – Afrique (maternelle à la sixième année du primaire)

Durée : 30 à 40 minutes

Domaines : sciences humaines, sciences

Matériel : Un jeu de cartes par groupe de cinq élèves (à télécharger au cawst.org/wavemakers)

Note : Ce jeu devrait faire suite à la présentation multimédia sur l’histoire de Tikho, qu’on peut trouver en anglais sur le site web. Pour faire le lien entre cette activité et les enjeux locaux associés à l’eau, on peut également télécharger 3 Pile Sort – North America (en anglais).

Objectifs d’apprentissage :

1. Clarifier le lien entre système sanitaire, eau potable et santé.

2. Faire la distinction entre activités désirables et indésirables concernant l’hygiène, le système sanitaire et la conservation des eaux. 

Règles du jeu :

  1. On montre aux élèves l’une des cartes du jeu en expliquant que chacune de ces cartes présente l’image d’une pratique reliée à l’eau et au système sanitaire.
  2. L’activité consiste à former trois piles, selon leur effet sur la santé : effet positif, négatif ou neutre. (Aucune réponse n’est suggérée. Le but du jeu est de favoriser la discussion et de provoquer une réflexion concernant l’eau, les systèmes sanitaires, leur effet sur la santé de même que sur celle de l’environnement.)
  3. Les élèves sont placés en groupes de quatre ou cinq. 
  4. Une fois que les groupes ont terminé leurs piles, on revoit les cartes une à une. 
    1. Chaque groupe indique dans quelle pile la carte a été placée et la raison de leur choix.
    1. Les élèves sont encouragés à discuter en répondant aux questions soulevées par les autres groupes.

Adaptations et renforcement proposés :

1. Pour les plus jeunes enfants, on peut placer les titres Positif, Négatif et Neutre sur le mur. On donne au moins trois exemples de classification d’une carte avant de laisser les élèves travailler en groupe.

2. Si l’on préfère, on peut mener une discussion avec toute la classe, en tirant une carte du jeu et en demandant aux élèves de pointer le pouce en haut, en bas ou sur le côté pour indiquer leur catégorie. À chaque image, une personne différente explique la raison de son choix. 

3. Comme activité de renforcement, les élèves peuvent choisir une illustration de la pile Négatif, et écrire ou raconter une histoire sur ce que la personne de l’image pourrait faire pour améliorer sa santé, en vue de déplacer la carte vers la pile Positif.

Récit sur l’hygiène (première à troisième secondaire)

Durée : 30 à 40 minutes

Domaines : sciences humaines, sciences

Matériel : Un jeu de cartes par groupe decinq élèves (à télécharger au cawst.org/wavemakers)

Objectifs d’apprentissage

1. Apprendre comment les pathogènes dans les matières fécales peuvent nous rendre malades.

2. Analyser les moyens d’enrayer la transmission de maladies.

Règles du jeu :

Partie 1 – Discussion  

1. Les élèves échangent leurs connaissances sur les maladies telles que la diarrhée, le choléra, la typhoïde et le Giardia.

2. Ils discutent de la cause possible de ces maladies. (Réponse : par transmission oro-fécale.)

3. Ils tentent de déterminer de quelle façon les matières fécales peuvent pénétrer dans le corps.

4. On leur explique qu’ils doivent écrire une histoire sur le sujet. On présente l’image d’un jeune garçon au lit et malade, en indiquant que c’est ainsi que l’histoire se termine. Le but de l’activité est d’organiser les cartes de façon à raconter comment le garçon s’est retrouvé dans cet état.

Adaptations :

1. Niveau débutant : On montre aux élèves les trois cartes du début de l’histoire (les déchets dans la rivière, la toilette qui fuit et la vache dans le champ de tomates).

2. Niveau intermédiaire : Les élèves doivent eux-mêmes trouver les trois cartes formant le début de l’histoire.

3. Niveau avancé : Seule la dernière carte est fournie (le garçon malade). On explique qu’il y a plusieurs trames possibles.

Partie 2 – Comment le garçon est-il tombé malade?

1. Le reste des cartes est distribué, de même que les flèches. En groupes de quatre ou cinq, les élèves doivent les organiser.

2. Une fois qu’ils ont terminé, ils racontent leur histoire à la classe.

Partie 3 – Comment peut-on enrayer la transmission de maladies?

  1. La carte-solution du garçon en santé (cadre bleu) est placée sur la carte du garçon malade. Les élèves doivent modifier leur histoire en fonction de cette fin, puis discuter avec la classe.
  2. Le reste des cartes au cadre bleu sont distribuées. Les élèves les placent à des points stratégiques de leur histoire afin d’illustrer comment on peut enrayer la transmission de maladies.

Renforcement :

Le thème du cycle de la pauvreté est abordé par quelques questions :

  1. Qu’arriverait-il à votre famille si vos parents étaient trop malades pour travailler?
    1. Que se passerait-il si vous étiez trop malades pour aller à l’école?

L’enfant alité fait partie d’une histoire plus vaste, car quand les gens tombent malades, ils ne peuvent plus aller au travail ou à l’école, ils n’ont plus de revenus et ils vivent dans la pauvreté. Si on n’arrive pas à enrayer la transmission de ces maladies et à rester en santé, le cycle se perpétue.

Échange de perles (première secondaire et plus)

Durée : 45 minutes

Domaines : Sciences humaines, leadership

Matériel : Copies imprimées des cartes d’action téléchargées au www.greenteacher.com/contents98[HD1] . Un petit sachet contenant six perles d’une même couleur est fixé à chacune des cartes. Chaque couleur de perles correspond à l’un des six types d’action.

Objectifs d’apprentissage :

  1. Bien comprendre les six types d’action : sensibilisation et information, gestes concrets, choix au quotidien, action du consommateur, organisation et influence, coopération mondiale.
  2.  Faire un remue-méninge de projets d’action qui pourraient être mis de l’avant dans la communauté locale.

Règles du jeu :

  1. Chaque élève reçoit un sachet de perles avec la carte d’action correspondante.
  2. L’élève lit sa carte et prend connaissance de son type d’action.
  3. Le but du jeu est d’obtenir une perle de chacune des couleurs, et ainsi d’apprendre sur les six types d’action.
  4. Les élèves partent à la recherche de camarades dont la carte d’action est différente de la leur.
  5. En paires, les élèves s’expliquent mutuellement en quoi consiste leur type d’action.
  6. Pour pouvoir échanger leur perle, ils doivent également donner quelques exemples.
  7. Quand les élèves ont rassemblé les six couleurs de perles, une discussion sur les types d’action s’amorce :
    1. On donne des exemples de projets du milieu scolaire connus des élèves et on trouve à quel type d’initiative ils se rattachent.
    1. Les élèves expliquent pourquoi un certain type d’initiative pourrait leur sembler plus important qu’un autre.

 [HD1]please check

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