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Des Projets De Murale Dirigée Sur Les Murs Extérieurs Des Écoles

Par Ann Coffey

Traduction par Sylvie Alice Roy

Qui aurait pu imaginer qu’à partir d’un concept proposé par une artiste professionnelle, des élèves deviendraient de grands artistes en cinq jours par la production d’une écomurale de 4 pi sur 24 pi? Qui aurait cru possible la prise en charge d’un tel projet auquel ont participé à la fois des élèves du jardin d’enfants et de la maternelle, et des enfants autistes ou avec des troubles de comportement?

L’artiste ontarienne Nicole Bélanger a structuré un projet selon un concept de murale dirigée pour aider les écoles primaires à planifier avec succès les étapes de la production d’une murale. Le résultat de cette approche a été spectaculaire auprès des artistes en herbe de tous âges et d’habiletés différentes, et ce, malgré l’ampleur de la préparation requise avant et durant le processus afin d’en assurer l’aboutissement.

Selon l’approche de Bélanger, un artiste professionnel fournit une ébauche de la murale la première journée et, durant les quatre jours qui suivent, des équipes d’enfants et de parents bénévoles peignent la murale dans les moindres détails. Certains voient cette approche dirigée comme un frein à la liberté d’expression des élèves. Pourtant, sans encadrement, l’exécution d’une murale devient en général un méli-mélo de symboles de paix, de bonshommes sourire, de slogans et d’empreintes de mains. En fait, les murales peintes par des élèves qui ont eu carte blanche se ressemblent toutes. Le projet de murale dirigé ne brime aucunement le plaisir des enfants, et ce faisant, les élèves développent un sens de l’observation et apprennent des techniques de peinture, mais aussi la valeur de la coopération et le respect du travail de leurs pairs (on ne peint pas par-dessus le travail des autres!)

Si le but de la murale est une initiative d’écologisation d’une cour d’école, le thème peut être entièrement déterminé par l’artiste. Toutefois, la précision des détails reste le choix de l’école, après consultation. Par exemple, l’école peut miser sur les préoccupations écologiques locales comme les espèces menacées, ou se concentrer sur des aspects liés à ses projets comme les papillons, les quatre saisons, les pollinisateurs, les potagers ou le compostage. Le thème, préalablement esquissé, sert de point de départ. Ensuite, une courte introduction sur l’application de la peinture et le choix du bon pinceau selon le type de surface fournira aux enfants une base pour commencer.

Les instructions suivantes décrivent en détail la préparation et l’exécution d’une murale selon le concept de projet de murale dirigée:

Se préparer à créer une murale

  • Dans le cas où la direction de l’école interdit de peindre les murs de brique ou de maçonnerie pour les murales extérieures, vous pouvez choisir entre deux types de panneaux de contreplaqué. L’avantage d’un tel matériau permet de peindre la murale à l’intérieur et de la déplacer aisément. Un panneau de contreplaqué de qualité marine d’une épaisseur d’un demi-pouce obtenu par collage de plis liés par un adhésif résistera à l’eau. Il est plus cher qu’un contreplaqué extérieur de qualité supérieure, mais il est possible que votre marchand de matériaux de construction puisse vous faire un don, ou du moins un rabais. Les contreplaqués à revêtement de haute densité utilisés pour les enseignes extérieures pourraient être une solution plus économique. Ces deux types de panneaux de contreplaqué sont des produits de spécialité, et ce ne sont pas tous les marchands de matériaux de construction qui les tiennent.
  • La partie supérieure du panneau devrait être protégée par des bandes d’étanchéité de vinyle ou de métal (bordures d’étagères) qui s’emboîtent aux arrêtes.
  • Il faut utiliser un apprêt pour couvrir toute la surface du panneau et ses rebords, puis appliquer un composé pour le calfeutrage sur les rebords, et les couvrir d’une couche d’apprêt pour assurer leur protection.
  • Vous devez utiliser une peinture acrylique extérieure de qualité pour recouvrir la couche d’apprêt avec la couleur de fond de la murale. Quelle que soit la couleur choisie pour la couche de fond, assurez-vous que cette couleur soit en accord avec les couleurs prévues pour la murale. Il faut s’attendre à ce que la couleur de fond ressorte à l’intérieur des surfaces peintes par les enfants, alors elle sera visible par endroits. Si vous utilisez du blanc pour la couche de fond, cela aplanira l’effet des couleurs qui y seront superposées. Les impressionnistes utilisaient souvent la couleur ultramarine ou d’autres couleurs primaires comme couche de fond sur leur canevas afin de rehausser la vibrance des couleurs dans les surfaces où la couche de fond n’est pas recouverte. Des couleurs de fond vives ajoutent de l’intensité aux couleurs du tableau et les rendent plus lumineuses.

Conseils: Pour la couche de fond, vous pouvez utiliser différentes couleurs sur différentes parties de la murale selon les couleurs prévues pour le projet. Par exemple, si vous aviez à peindre une section représentant des feuilles d’automne au sol, vous pourriez utiliser un mélange de marron rougeâtre comme couche de fond, et un bleu presque noir pour le contour du dessin. Le bleu des lignes du contour et les petites touches de la teinte rougeâtre qui transparaissent créeront un effet semblable aux techniques utilisées par les impressionnistes.

Les enseignants peuvent en profiter pour illustrer, à l’aide du cercle chromatique, l’interaction entre deux couleurs primaires placées côte à côte. Ils peuvent également faire référence aux tableaux pointillistes de Georges Seurat et Paul Signac pour expliquer la théorie des couleurs et pour démontrer la façon dont la perception du violet vu de loin peut, dans les faits, être le résultat soit de l’interaction entre de petits points rouges et de petits points bleus qui se côtoient ou de l’application de coups de pinceau isolés.

NOTE: Durant les deux derniers jours du projet, vous pouvez inviter des artistes locaux à l’école pour vous aider dans l’exécution des détails.

TEXTE en dessous de l’illustration

Une esquisse préliminaire permet aux élèves d’ajouter des détails importants dans une surface prédéfinie.

Peindre avec des enfants

La dimension du groupe idéal

Généralement, des groupes de cinq à sept enfants de niveau primaire jusqu’à la 4e année (âgés de 5 à 10 ans) peuvent travailler à tour de rôle à la murale, et cela se déroule assez bien. Parfois, un enseignant de la maternelle voudra faire participer tous les élèves de sa classe, mais, à cause du manque d’espace, pas plus de douze enfants ne peuvent peindre en même temps. Il se peut que vous ayez à demander aux autres enseignants d’apporter leurs propres tabliers ou couvre-tout. Les enfants de 5e et 6e année (âgés de 11 et 12 ans) ont tendance à être turbulents, à essayer d’asperger les autres de peinture ou à peindre des bonshommes sourire sur la murale. Comme dans le cas des plus jeunes, la formation de sous-groupes de quatre ou cinq élèves restera la meilleure solution selon le type de classe. Il est préférable de laisser les enseignants eux-mêmes créer les groupes qui présenteront le moins de problèmes de comportement.

ENCADRÉ

Les coûts d’un projet de murale dirigée

La production d’une murale requiert des fonds pour les matériaux, l’installation et les services d’un artiste qui supervise le projet. Des subventions peuvent être octroyées par un organisme gouvernemental (provincial ou fédéral), des organisations locales comme des fondations communautaires, le conseil des arts ou des comités sur les arts, des programmes voués aux artistes en milieu scolaire, etc., et (au Canada) des programmes comme le MASC (Muticultural Arts for Schools and Communities) http://www.masconline.ca/fr/accueil.aspx et GénieArts http://www.artssmarts.ca/fr/accueil.aspx. Si vous trouvez un artiste qui est en partie financé par un organisme, le budget alloué par une école pour un tel projet équivaut généralement à 1500 $. Les services professionnels d’un artiste coûtent de 20 $ à 30 $ du pied carré selon la complexité de la maquette; les matériaux et les frais d’installation sont en sus. La solution la plus économique est bien sûr la contribution bénévole d’un artiste de votre collectivité. Quelle que soit l’option, il importe de choisir une personne qui sait bien s’organiser et qui a une prédisposition au travail avec des enfants.

Les cinq journées de production

Lundi: Préparation

Mardi matin au vendredi midi: Participation de tous les enfants à la création de la murale

Vendredi après-midi: Retouches et finition des détails

Lundi

  • Préparer les surfaces du support si ce n’est pas déjà fait.
  • Faire une esquisse de la maquette.
  • Installer une table avec de la peinture, des pinceaux de différentes grosseurs, des palettes et des guenilles.
  • Préparer l’accès à une source d’eau et fournir deux sceaux pour laver les pinceaux.
  • S’assurer d’avoir suffisamment de chemises de peintre.
  • Fournir et étaler une variété de références visuelles palpables comme les parties d’une plante, du paillis, des cailloux, etc., ou des photographies de sujets plus inaccessibles comme des oiseaux, des insectes, des arbres ou des nuages afin d’encourager les élèves à observer directement la nature et à s’en inspirer dans la peinture des détails.
  • Dresser un calendrier de groupes d’enfants selon le nombre d’élèves dans l’école, la taille de chaque classe et le niveau scolaire.

Remarque : il est préférable que les groupes d’élèves de la maternelle à la 2e année (âgés de 5 à 8 ans) peignent le fond de la moitié inférieure de la murale dès la première journée parce qu’ils ne sont pas aussi grands que les élèves de la 3e à la 6e année (9 à 12 ans) et qu’ils sont moins habiles avec le pinceau. S’ils ne peuvent pas venir la première journée, conserver les parties inférieures du fond pour la deuxième journée.

Planifier la participation de toutes les classes: jardin d’enfants, maternelle, éducation spécialisée, élèves présentant des besoins spéciaux, etc.

Du mardi matin au vendredi midi

  • Préparer au préalable une palette de plusieurs couleurs, un pinceau, un contenant d’eau et une guenille pour chaque enfant.
  • Aller chercher le premier groupe dans sa classe.
  • Avertir les enfants que le silence est obligatoire, car vous voulez qu’ils se concentrent sur leur peinture.
  • Expliquer aux enfants que, pendant qu’ils enfileront leurs vêtements de protection, l’artiste leur expliquera les étapes pour peindre la murale.
  • Demander aux élèves d’enlever leur chandail à manches longues et de retrousser les manches de leur robe, chemise, etc..
  • Revêtir les enfants de vêtements de protection d’occasion comme de vieux t-shirts, des chemises ou des tabliers pendant que l’artiste explique le projet et fait une démonstration sur l’application de la peinture (expliquée plus loin).
  • Remettre à chaque enfant un pinceau et une palette et lui assigner une place.
  • Superviser l’application de la peinture.
  • Demander au bénévole d’aller chercher le groupe suivant cinq minutes avant la fin de la période.
  • Avertir le groupe quelques minutes avant la fin de la période.
  • Demander aux enfants de retirer leurs vêtements de protection, de ramasser leurs effets personnels et de se laver les mains.
  • Demander aux enfants ou aux bénévoles de laver les pinceaux dans les seaux d’eau, de nettoyer les palettes, et ensuite de les rafraîchir avec de nouvelles couleurs.
  • Habiller les élèves du groupe suivant avec des vêtements de protection.
  • Charger le bénévole d’aller reconduire les enfants du groupe précédent dans leur classe si ce n’est pas déjà fait, pendant que l’artiste explique les étapes au nouveau groupe.
  • Prendre en note les noms des élèves particulièrement doués ainsi que leur classe, au cas où vous souhaiteriez les faire participer à l’étape de finition du projet durant le dernier après-midi.
  • Préparer le matériel pour le matin suivant à la fin de la journée.

La dimension d’une équipe dépend également du nombre d’élèves dans une classe. Pour une classe de 24 enfants, formez des équipes de six. S’il y a 20 enfants, formez quatre équipes de cinq. Vous pouvez former deux équipes de six et une équipe de cinq pour une classe de 17, deux équipes de sept pour une classe de 14 et ainsi de suite. Les classes d’élèves ayant des besoins spéciaux sont généralement très petites et les enseignants ont des assistants, alors vous pouvez prendre une classe complète.

Travailler avec des enfants autistes: “J’ai déjà travaillé avec quelques enfants autistes à des projets de murales. Une fois habillés de vêtements de protection et munis d’une palette et d’un pinceau, ils étaient très concentrés à peindre sur une zone précise. Les enfants autistes avec lesquels j’ai travaillé étaient plutôt talentueux, et l’activité de peinture avait un effet calmant considérable sur eux.”

Le temps alloué à l’activité par enfant

Le laps de temps alloué pour peindre par enfant dépend du nombre d’enfants dans l’école et de la dimension des groupes. En général, une période de 15 à 30 minutes de peinture par enfant convient. Plus l’école est petite, plus il y aura de temps alloué à chaque enfant. Dans les écoles plus grandes, vous pouvez utiliser les récréations du matin et de l’après-midi ou encore augmenter la taille des équipes, et ce, particulièrement les deux premiers jours du projet, où l’on se concentre davantage sur les grandes surfaces de couleur que sur les détails. Si vous avez de l’aide d’un ou deux bénévoles dans l’organisation des équipes, la préparation des enfants et le nettoyage, vous économiserez beaucoup de temps, et les enfants en auront davantage pour peindre.

Explication des étapes

Il est probable que les enseignants aient déjà informé leur classe du projet de murale, mais ne tenez pas cela pour acquis. Assurez-vous que tous les élèves de l’école soient au courant, par exemple, par un message de la direction, afin que tout le monde participe à la production de la murale.

La plupart des élèves ont déjà utilisé des pinceaux standards en soie de porc et des pastilles de gouache, typiques du matériel que l’on trouve dans les écoles. Ils ne connaissent pas les différentes formes des pinceaux (carrés, arrondis, en angle ou pointus) et ne tiennent compte ni de la forme, ni de la taille d’un pinceau pour peindre différents effets. Ils ont aussi tendance à frotter avec le pinceau, à utiliser beaucoup trop de peinture et ne savent pas comment mélanger les couleurs.

Les enfants veulent souvent commencer par peindre les détails: vous aurez à leur expliquer l’importance de peindre la surface du fond du panneau et de terminer par l’avant-plan, parce qu’en peignant le fond en dernier, on risque de peindre par-dessus les détails.

L’explication des étapes du processus de la peinture doit se faire assez rapidement pour ne pas empiéter sur le temps de l’activité. Certains des points suivants peuvent être répétés durant le processus:

  • Présenter aux enfants une variété de tailles et de pointes de pinceaux.
  • Faire la démonstration des différentes touches de peintures selon le type de pinceau employé.
  • Expliquer aux enfants comment tremper les pinceaux dans la peinture sans les charger.
  • Apprendre aux enfants comment enlever l’excès de peinture sur les pinceaux.
  • Expliquer comment tenir un pinceau adéquatement; les enfants ont tendance à tenir le pinceau trop près des poils et se salissent les mains, ou ils le tiennent trop loin de la virole, ce qui limite la précision de leur coup de pinceau.
  • Faire la démonstration de l’application de la peinture.
  • Démontrer comment rester à l’intérieur des lignes de contour de l’esquisse.
  • Expliquer qu’il faut éviter le gaspillage de ce type de peinture parce qu’elle coûte très cher du fait qu’elle doit durer plusieurs années à l’extérieur.
  • Avertir les enfants que la peinture tache les vêtements et les chaussures et qu’elle ne s’enlèvera pas au lavage.
  • Préciser qu’ils reçoivent chacun une palette de couleur limitée pour éviter le gaspillage.
  • Faire la démonstration du mélange des couleurs directement sur la murale et non sur la palette.
  • Préciser la raison pour laquelle ils ont chacun à peindre une surface précise sur la murale.
  • Sélectionner les bons pinceaux pour chaque élève selon l’étendue de la surface qu’il aura à peindre.

L’exécution de la murale

Les enfants ont chacun une surface qui leur est allouée sur le panneau. Essayez de laisser au moins trois pieds de distance entre chaque élève pour favoriser une marge de manœuvre. Certains d’entre eux aiment travailler la tête presque collée à celle d’un pair et peindre sur la même surface, ce qui est acceptable, à condition qu’ils n’étendent pas de peinture sur eux.

  • L’artiste et les bénévoles guident les enfants jusqu’à l’endroit qui leur est destiné et les aident à commencer; ils circulent, supervisent et donnent un coup de main si nécessaire.
  • Les enfants ne doivent pas peindre par-dessus le travail d’un autre élève: faites-en le rappel au besoin.

ENCADRÉ

CONSEILS:

Peinture: Pour une peinture acrylique extérieure durable, Nicole Bélanger utilise les pigments Stevenson, qu’on peut commander en ligne au Canada à cette adresse: http://www.dlstevenson.ca/

Pinceaux: Surveillez les soldes dans les magasins de fournitures d’art et achetez des pinceaux de ⅛ po de qualité en pointe pour les détails, et des pinceaux de tailles et de formes différentes allant jusqu’à ½ po de largeur pour le reste. Les enfants ont tendance à malmener les pinceaux, alors les pointes de ½ po s’élargiront avec l’usage. Des pinceaux larges ou des rouleaux seront utiles pour la couche d’apprêt.

Palettes: Évitez, si possible, d’utiliser des assiettes jetables comme palettes ou des cuillères de plastique pour prendre la peinture dans les pots. Des cuillères en métal et de vieilles assiettes achetées au marché aux puces seront réutilisables. La peinture acrylique séchée s’enlève par pelures sur de la porcelaine et sur du métal.

Les vêtements de peintre: Achetez des chemises bon marché dans les friperies ou les ventes-débarras pour servir de couvre-tout aux enfants. Une fois sèches, la peinture Stevenson et les autres peintures acryliques tachent les vêtements. Personne ne veut recevoir de plaintes de la part des parents à propos d’une tache de peinture permanente sur des vêtements griffés! Vous pouvez également communiquer avec les parents pour vous approvisionner en vieux t-shirts, en assiettes et en guenilles.

L’inscription des peintres pour le dernier après-midi de travail

Prenez en note le nom et le numéro de classe de tous les enfants qui sont particulièrement doués et qui pourraient vous aider durant l’étape de finition de la murale. Selon l’importance du travail de finition, vous pouvez former des équipes de quatre à huit enfants. Vers la fin de la journée du jeudi ou tôt le vendredi matin, un bénévole pourrait demander aux enseignants des enfants choisis s’ils peuvent s’absenter tout l’après-midi, sinon une partie de l’après-midi.

Même si votre liste comprend plus d’enfants doués qu’il n’en faut, tenez compte du fait que certains de ces enfants pourraient ne pas pouvoir participer parce qu’ils ne peuvent s’absenter de la classe, ont une sortie scolaire ou sont malades. Si votre groupe est trop gros, divisez-le en deux équipes et diminuez le temps de participation de moitié.

L’ajout de détails

Dès le mercredi après-midi, le fond et la plupart des grandes surfaces devraient être terminés, et le travail sur les détails devrait être commencé. C’est à ce stade-ci que les gens ont tendance à paniquer parce que seulement la moitié de la murale est peinte et que les deux tiers des cinq jours sont déjà écoulés. Ne vous inquiétez pas, car l’exécution des détails va normalement plus vite que la peinture du fond. C’est le moment choisi pour faire appel à un artiste de votre collectivité, à des étudiants en arts ou à des élèves du secondaire.

Si l’objectif de la murale est de répondre à un besoin de base, comme embellir une cour d’école située dans un environnement terne, elle aura plus d’impact sur les élèves et le milieu, et elle fournira aux enseignants un outil d’apprentissage utile. Les fins de la murale peuvent aussi comprendre des activités éducatives extérieures comme le compostage, la biodiversité, la géographie des lieux, les effets du développement rural sur les espèces locales et la culture et l’histoire de la collectivité.

Par exemple, l’école primaire Blessed Kateri Tekakwitha a choisi d’inventorier les quarante-huit espèces menacées à Ottawa. Une recherche menée par l’école avant l’exécution de la murale a révélé qu’un nombre important d’amphibiens, de reptiles, d’insectes et de plantes étaient menacés dans la ville d’Ottawa et que la survie de ceux-ci était liée à la santé des milieux humides. Les élèves ont été consternés d’apprendre que les six espèces de tortues de la région d’Ottawa étaient menacées. La thématique sur les milieux humides pour la murale a permis une sensibilisation sur le sort de ces espèces et de leur habitat. Faute de temps et d’espace, ce ne sont pas toutes les espèces qui figurent sur la murale. Toutefois, cette dernière sert de point de départ pour des suivis d’activités éducatives portant, par exemple, sur l’assèchement des milieux humides et les répercussions du développement résidentiel et routier sur les espèces de la région.

Peu importe l’étendue des surfaces de couleur que les enfants ont peintes, chacun se rappelle avoir peint sa partie. Peut-être est-ce dû au fait que cette murale est le produit de tous les enfants qui ont, ensemble, poursuivi le même but. Quelle que soit la raison, les participants sont extrêmement fiers de leur réalisation artistique. Ce qui semble être l’aspect le plus satisfaisant de tous est que plus les enfants regardent leur œuvre, plus elle prend du sens, et plus les activités éducatives qui gravitent autour d’elle sont renforcées.

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Ann Coffey vit à Ottawa, où elle exerce le métier de paysagiste en aménagement écologique de cour d’école depuis 22 ans. Présentement associée à Evergreen, elle a collaboré avec Nicole Bélanger à la création de dix murales dans des cours d’école de la région d’Ottawa.

Pour voir des photos couleur de murales terminées ou partiellement complétées, visitez le site www.greenteacher.com et cliquez sur le lien de cette parution dans la table des matières (Green Teacher no 93, été 2011).

Traduction : Sylvie Alice Roy terminera, en avril 2014, le baccalauréat en traduction professionnelle à l’Université de Sherbrooke. Elle détient également un baccalauréat en histoire de l’art.

Ce qui précède est une traduction de « Directed Outdoor Murals on Schools » qui a été publié en Green Teacher 93, Été 2011.

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