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S’initier à l’océanographie grâce à Google Maps

Par Jessica Neely et Andrea Swensrud

Traduction par Amélie Morin-Bastien

Les enseignants des régions maritimes aux quatre coins du monde peuvent créer une carte en ligne de leurs plages, ruisseaux, mares et bassins hydrographiques locaux. Dans cet article, nous dévoilerons des trucs et astuces pour réaliser votre propre carte en ligne.

La cartographie en ligne n’est pas seulement un outil unique pour partager de l’information au sujet d’un habitat ou d’un environnement local : elle permet également aux visiteurs d’ici et d’ailleurs d’expérimenter de manière interactive ce qu’un lieu a à offrir. Les cartes peuvent maintenant « prendre vie ». Elles peuvent servir d’aperçu ou de guide pour les visiteurs, ou même de visite virtuelle pour ceux qui ne peuvent pas visiter l’endroit en personne. Comme il est possible d’y ajouter des images, des vidéos et du texte, les cartes deviennent des outils d’apprentissage et d’évaluation utiles et créatifs pour les professeurs et les élèves. Ces derniers développent un bon esprit critique et une culture médiatique, puisqu’ils doivent effectuer des recherches, sélectionner et organiser l’information ainsi que les médias à inclure dans leurs cartes. Ils acquièrent également des connaissances sur les concepts de l’océanographie et le démontrent d’une manière engagée et marquante.

À la conférence de la National Marine Educators Association (NMEA) en 2009, un groupe d’éducateurs maritimes a commencé son aventure cartographique en visitant les dunes de la plage d’Asilomar avec un conservateur de parc local. Les participants ont appris l’histoire naturelle des dunes, situées près de Monterey en Californie, et ont pris des notes ainsi que des photos des caractéristiques principales des dunes. Ensuite, le groupe a choisi le contenu de la carte. Le consensus était d’observer l’adaptation des végétaux et l’impact humain sur les dunes. Après avoir appris les bases quant à la création d’une carte en ligne avec Google Maps, chaque participant a choisi, selon ce qu’il avait appris, une région ou une plante ayant subi l’impact de la présence humaine. Ils ont ensuite créé un repère sur la carte. Pour chaque repère, les élèves ajoutaient une photo et un texte explicatif. On peut consulter le résultat de la carte au http://tinyurl.com/asilomarmap (en anglais seulement).

Créer une carte d’océanographie en ligne est l’occasion de relier un concept scientifique, tel que l’adaptation des espèces, à des lieux et exemples précis. Par exemple, les plantes Abronia, présentes sur les dunes d’Asilomar, possèdent des feuilles cireuses qui peuvent agir comme écran solaire. Ou encore, la Lottia gigantea, une espèce de mollusque que l’on retrouve dans les mares résiduelles de Monterey, peut créer un joint étanche avec la roche et ainsi éviter le dessèchement. Vous n’avez pas à choisir votre propre région pour votre carte. Les récifs de corail lointains, les monts sous-marins et les « points chauds » des débris marins offrent tous le potentiel de relier de l’information pertinente et des images à des lieux spécifiques, même si nous ne pouvons pas les visiter en personne. Les galeries de photos en ligne des sites gouvernementaux, telles que la collection de photos de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, soit la NOAA (acronyme pour National Oceanic and Atmospheric Administration : www.photolib.noaa.gov), contiennent une abondance d’images sous-marines gratuites et disponibles à des fins pédagogiques.

 

Créer une carte

Google Maps est un excellent outil d’aide à la création de cartes. Il est à la portée de quiconque ayant une connexion Internet. Il est convivial et ne requiert aucun téléchargement de logiciel. Vous devez toutefois avoir un compte Google afin de créer une carte. Le droit d’accès est gratuit et peut se faire à partir de n’importe quelle adresse courriel.

La première étape du projet est de décider qui créera la carte. Si vous la concevez vous-même pour la consultation des élèves, il suffit de vous créer un compte Google. Si ce sont vos élèves qui créent la carte, gardez en tête qu’ils doivent avoir 13 ans et plus pour détenir un compte Google. Aux fins du présent article, nous supposerons que les élèves font la carte.

Lors de la création, certains points importants sont à prendre en considération : Quel est l’objectif ou le thème de la carte? Qui est le public cible? Quelles informations voulez-vous transmettre? La région est-elle accessible? Si c’est le cas, est-ce un endroit que vous aimeriez que les gens visitent? Devez-vous penser à la manière dont change le milieu d’une saison à l’autre?

Il est préférable que les élèves collectent toutes les informations nécessaires pour la carte avant de démarrer Google Maps. Si possible, pour bien lancer le projet de cartographie, faites une sortie éducative au lieu choisi avec un expert. Avant de faire la carte des dunes d’Asilomar, les participants ont rassemblé de l’information lors d’une excursion d’une heure guidée par un naturaliste. Vous pourriez également décider que vos élèves créent des cartes de régions éloignées. Dans ce cas, la visite d’un expert dans la classe peut être d’une aide précieuse. La bibliothèque et Internet demeurent évidemment d’excellentes ressources.

 

Ajouter de l’information

Grâce à Google Maps, les élèves ont la possibilité d’inclure du texte, des images et des vidéos dans la carte. Des « fenêtres » de repère apparaîtront pour que vous puissiez y insérer une bonne quantité d’informations. Toutefois, deux phrases ou un paragraphe concis de texte explicatif feront très bien l’affaire pour que l’utilisateur vive la meilleure expérience possible. Ajouter une photo ou une vidéo améliore énormément la qualité de l’information présentée. C’est aussi l’occasion idéale de discuter avec les élèves du protocole approprié pour les droits d’auteur. Il est permis d’utiliser des images et des vidéos provenant du domaine public ou celles détenant une autorisation d’utilisation du  contenu. Attribuer le crédit des images à la personne ou à l’organisation appropriée est une bonne habitude. Pour éviter tout problème concernant les droits d’auteur, les élèves peuvent prendre leurs propres photos et enregistrer leurs vidéos s’ils font une carte d’une région environnante. Choisir les médias qu’ils intégreront à leur carte demande un esprit critique développé. Ils doivent évaluer le contenu des images et vidéos, puis décider si celui-ci concorde avec les messages qu’ils cherchent à transmettre dans leur carte. Par exemple, les élèves pourraient prendre des photos des invertébrés de la zone intertidale pour illustrer leur adaptation ou filmer les vagues qui déferlent sur le rivage durant 20 secondes pour traiter de l’érosion.

 

Trucs et idées pour une excellente carte océanographique

  • Vérifiez que chaque repère a un titre.
  • Demandez aux utilisateurs de faire appel à leurs sens à des points précis de la visite : « sentez… regardez… écoutez… »
  • Déterminez un thème et restez-y fidèle (par exemple : l’écosystème interstitiel rocheux, les orques aux quatre coins du monde, les habitants des récifs de corail, les espèces envahissantes de la baie, etc.)
  • Énumérez les espèces et utilisez les noms scientifiques appropriés.
  • Parlez d’une caractéristique de l’environnement marin reliée au temps de l’année ou de la saison.
  • Démontrez la relation entre deux espèces ou plus de cette région.
  • Donnez un aperçu d’un projet de restauration littorale.
  • Ajoutez des liens hypertextes vers des activités bénévoles, des cours de formation, des photos ou des ressources supplémentaires, etc.

 

Terminez et partagez la carte

Lorsque votre carte est terminée, vous pouvez la rendre publique. Pour ce faire, vous pouvez ajouter un lien ou intégrer votre carte à un site web ou à un blogue, l’envoyer par courriel, l’afficher sur votre page Facebook ou mettre le lien sur Tweeter. Un centre de plein air local, un organisme ou une organisation marine pourrait s’intéresser à incorporer votre carte à son site web. La carte pourrait aussi être utile comme ressource pour d’autres professeurs ou d’autres classes afin d’en apprendre davantage sur l’environnement marin. Votre carte interactive pourrait intéresser plus d’un type de public!

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Jessica Neely et Andrea Swensrud sont des spécialistes de l’enseignement des sciences du KQED Public Media à San Francisco, en Californie.

 Amélie Morin-Bastien est diplômée du baccalauréat en traduction professionnelle de l’Université de Sherbrooke.

Ce qui précède est une traduction de « Putting Marine Science on the Map » qui a été publié en Green Teacher 92, Printemps 2011.

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